Le drapeau olympique arrive à Los Angeles, ville hôte des Jeux de 2028
Le passage de relais est officiellement validé : le drapeau olympique est arrivé sous un soleil radieux lundi à Los Angeles.
Les Américains qui préparent les JO depuis 7 ans ont désormais quatre petites années pour organiser des Jeux capables de rivaliser avec le spectacle proposé par Paris 2024.
La maire de la ville, Karen Bass, a atterri dans un avion siglé de palmiers et du logo « LA 2028 », avant de parader sur le tarmac avec l’étendard aux cinq anneaux, en compagnie de plusieurs athlètes américains.
Après ces JO dans la capitale française, largement considérés comme un succès sportif, populaire et culturel, l’édile américaine a jugé que Los Angeles avait « beaucoup à apprendre » de Paris, notamment sur sa capacité à organiser des « Jeux olympiques pour tous » avec des activités parallèles prévues pour ceux qui n’avaient pas de billets. « Nous ressentons la pression de veiller à ce que notre ville et notre région soient préparées », a-t-elle ajouté, estimant qu’il allait falloir « appuyer sur l’accélérateur ».
Les transports, défi majeur
Le plus gros défi sera incontestablement les transports. Karen Bass souhaite des « Jeux sans voiture », une promesse plus qu’ambitieuse tant les Californiens sont accros à leur véhicule personnel, dans une mégapole entrelacée de gigantesques autoroutes où les bouchons sont quotidiens.
Le réseau de métro (5 lignes et demi au débit réduit) et de trains est minuscule pour le comté de Los Angeles et ses dix millions d’habitants. Les autorités prévoient donc de faire venir 3.000 bus supplémentaires de tout le pays et de créer des voies réservées. Prudent, le comité d’organisation évoque seulement une « priorité aux transports en commun » : personne ne sera empêché de conduire, mais tous les sites olympiques n’auront pas forcément de parking.
La dernière fois que Los Angeles a accueilli les Jeux Olympiques en 1984, beaucoup d’habitants avaient quitté la ville, ce qui avait évité un cauchemar. « Si les habitants adoptent la même stratégie en 2028 et quittent la ville, alors cela libérera de la place sur la route », espère James Moore, spécialiste des transports à l’Université de Californie du Sud (USC).
Los Angeles doit aussi améliorer son aéroport, dont l’accès vire facilement au calvaire. Une navette automatique pour y acheminer les visiteurs est promise pour 2026, année où la ville accueillera le premier match de la Coupe du monde de football en Amérique du Nord.
Hollywood et les sans-abri
Comme l’a montré une vidéo diffusée lors de la cérémonie de clôture, avec Tom Cruise sautant en parachute pour ramener le drapeau olympique sur les lettres géantes de Hollywood, Los Angeles compte sur sa réputation de capitale mondiale du cinéma et du divertissement.
Mais derrière sa façade glamour, Los Angeles est confronté à un autre défi : le mal-logement. La mégalopole compte aussi plus de 75 000 sans-abri, dans une Californie où les prix de l’immobilier sont prohibitifs. À Paris (où l’on en compte 15 fois moins), le collectif le revers de la médaille a dénoncé à plusieurs reprises les dispositifs anti-SDF installés quelques mois avant les JO, notamment pour sa cérémonie d’ouverture.
Depuis son arrivée à la mairie de Los Angeles, Karen Bass a érigé cette question en priorité. Elle a lancé un vaste programme d’hébergement qui porte ses premiers fruits. Le nombre total de sans-abri a légèrement reculé en 2023, pour la première fois depuis six ans, et le nombre des personnes dormant dehors a baissé de 5,1% sur un an.