Le Mali, le Burkina Faso et le Niger confirment leur retrait "irréversible" de la Cedeao
Les régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont réaffirmé vendredi leur décision «irréversible» de se retirer de la Cedeao.
Cette annonce intervient à deux jours d’un sommet de l’organisation régionale prévu à Abuja, au Nigeria, pour discuter des implications de ce retrait.
Ces trois États, dirigés par des juntes militaires critiques envers la France, avaient déjà manifesté leur intention en janvier 2024.
Conformément aux règles de la Cedeao, ce départ sera effectif en janvier 2025, soit un an après son annonce officielle.
Lors d’une réunion ministérielle tenue à Niamey, les représentants de l’AES ont précisé leur volonté de réfléchir aux modalités de sortie «dans l’intérêt des populations» de cette confédération sahélienne.
Composée de vastes territoires enclavés, l’AES regroupe environ 72 millions d’habitants.
Ce retrait marque un tournant majeur dans les relations entre ces pays et la Cedeao, qui avait tenté de les convaincre de rester en son sein.
Les tensions ont été exacerbées après le coup d’État au Niger en juillet 2023, dans un contexte où l’organisation avait imposé des sanctions économiques et menacé d’une intervention militaire.
Ces actions ont été perçues comme hostiles par les trois États, qui accusent la Cedeao de servir des intérêts extérieurs, notamment ceux de la France.
Les gouvernements militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger reprochent également à la Cedeao de ne pas avoir apporté de soutien suffisant face aux attaques djihadistes persistantes.
Ces pays se sont tournés vers des partenaires qu’ils jugent «plus sincères», notamment la Russie. Le retrait annoncé pourrait avoir des conséquences économiques et politiques importantes, notamment sur la libre circulation des personnes et des biens en Afrique de l’Ouest.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, nommé médiateur par la Cedeao en juillet, avait rapporté récemment des progrès dans ses efforts de conciliation.
Cependant, la déclaration des trois États de l’AES rend désormais improbable un retour en arrière, confirmant une fracture profonde dans la région ouest-africaine.