Les défis persistants de la manne pétrolière au Tchad
Au Tchad, malgré l'espoir suscité par la manne pétrolière, le pays reste confronté à la pauvreté et à des défis de développement majeurs.
Depuis l'inauguration de l'oléoduc en 2003, promettant des retombées économiques pour tous, le Tchad n'a pas réussi à transformer cette richesse en progrès significatifs pour sa population. Malgré une brève période de croissance économique dans les années suivantes, le pays continue de figurer parmi les plus pauvres du monde.
La promesse initiale de prospérité s'est rapidement dissipée, laissant place à une réalité économique décevante. La croissance du PIB est devenue volatile, dépendante des fluctuations des cours du pétrole. En conséquence, le développement humain stagne, avec plus de 40% de la population vivant dans la pauvreté. De plus, l'accès à l'électricité et aux carburants demeure limité et coûteux pour la majorité des habitants.
La "malédiction du pétrole" affecte le Tchad, mais elle est exacerbée par des facteurs politiques. Les tentatives de la société civile pour une meilleure gestion et redistribution des revenus pétroliers ont été contrecarrées par le gouvernement, qui a canalisé la majeure partie de ces ressources vers les dépenses militaires. Cette priorité accordée à la défense, au détriment de la santé et de l'éducation, témoigne d'une stratégie gouvernementale axée sur la sécurisation du régime plutôt que sur le développement durable du pays.
L'élection présidentielle à venir offre une opportunité de changement, mais le prochain gouvernement devra faire face à une baisse constante de la production de pétrole. Pour atténuer les effets de cette tendance et diversifier l'économie, des investissements dans les énergies renouvelables, comme le projet de centrale photovoltaïque, pourraient être cruciaux. Cependant, la réussite de ces initiatives dépendra également de la volonté politique et des relations avec les acteurs internationaux, notamment les compagnies pétrolières.