Les maladresses diplomatiques d’Emmanuel Macron Haïti, Comores, Burkina Faso…
Depuis le début de son mandat, Emmanuel Macron a été critiqué à plusieurs reprises pour des propos jugés maladroits envers certains dirigeants étrangers.
Le dernier épisode en date remonte au 21 novembre, en marge du G20, où le président français a qualifié les responsables haïtiens de "complètement cons" après l'éviction d’un Premier ministre qu’il considérait comme "excellent".
Cette remarque était une réponse à un Haïtien qui accusait la France et Emmanuel Macron d’être en partie responsables de la situation chaotique en Haïti. Le président a riposté en déclarant que "les Haïtiens ont tué Haïti en laissant le narcotrafic se développer".
La réaction haïtienne ne s’est pas fait attendre. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, a convoqué l’ambassadeur de France à Port-au-Prince, Antoine Michon, pour dénoncer ces propos jugés "inacceptables", les qualifiant de "geste inamical et inapproprié nécessitant une rectification". Selon un communiqué haïtien, l’ambassadeur a reconnu que ces mots étaient "malheureux".
Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien
Ce n’est pas la première fois que le président Macron est au cœur d’une polémique pour des propos perçus comme déplacés. En 2017, peu après son investiture, lors d’une visite en Bretagne, il avait évoqué les kwassa-kwassa, ces embarcations utilisées par les passeurs pour transporter des Comoriens vers Mayotte. Il avait déclaré : "Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien."
Cette remarque avait suscité une vague d’indignation aux Comores. Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bacar Dossar, avait exigé des excuses, qualifiant la plaisanterie de "choquante et méprisante". De son côté, le président comorien Azali Assoumani avait tenté d’atténuer la situation, mettant ces propos sur le compte de la "jeunesse" de Macron. Finalement, l’Élysée avait reconnu un "trait d’humour malheureux qui a pu blesser", mais l’incident avait laissé des traces dans les relations bilatérales.
Ces épisodes montrent que certaines déclarations d’Emmanuel Macron, même informelles, peuvent provoquer des réactions vives sur la scène internationale, illustrant les défis de la diplomatie à l’ère des mots enregistrés et largement diffusés.