Les racines algériennes de Jordan Bardella et les ombres de Jean-Marie Le Pen
Il coule du sang algérien dans les veines de Jordan Bardella, le visage émergeant du Rassemblement National (RN), est bien plus qu’un simple politicien, figure éminente du paysage politique français, incarne une histoire complexe et chargée.
Né de l’union de deux mondes, ses racines plongent profondément dans l’histoire tumultueuse de la France et de l’Algérie, rapporte Atipik.tv.
L’arrière-arrière-grand-père de Bardella, Mohand Seghir Mada, est venu d’Algérie dans les années 1930 pour travailler en France. C’était une époque où de nombreux Algériens, attirés par les promesses d’emploi et d’une vie meilleure, traversaient la Méditerranée pour rejoindre la métropole.
Mohand Seghir Mada, manœuvre dans le bâtiment à Villeurbanne, a contribué au tissu industriel français, tout en conservant ses liens avec sa terre natale.
La controverse entoure Bardella. Sa fiancée Nolwenn Olivier-Lepen, fille de Marie-Caroline Le Pen, la sœur aînée de Marine Lepen et de Philippe Olivier, ainsi que sa proximité avec la famille Le Pen, ont suscité des accusations de favoritisme au sein du parti.
Le fait qu’il soit le gendre de Jean-Marie Le Pen, un homme impliqué dans des actes de torture pendant la guerre d’Algérie et connu pour ses propos antisémites, ajoute une dimension troublante à son ascension politique. L’ascension de Jordan Berdella au sein du RN, anciennement le Front National de Jean-Marie Le Pen, est une ironie de l’histoire, un scénario improbable pour ceux qui connaissent les liens de sa famille avec l’Algérie et les agissements passés de son beau-père.
Le passé trouble de Jean – Marie Le Pen a jeté une ombre sur la famille de Bardella. Les déclarations accablantes de témoins oculaires, comme celle de Lakdari Khalifa, décrivent des scènes de violence et de terreur perpétrées par des hommes sous les ordres de Le Pen.
Khalifa rapporte avoir été interrogé par Le Pen lui-même, un lieutenant à l’époque, dans une villa tristement célèbre à Alger, connue sous le nom de « Villa des Roses ».
Les récits de Khalifa, corroborés par d’autres témoins, révèlent l’horreur des tortures infligées aux détenus pendant cette sombre période de l’histoire. En février 1957, expose M. Khalifa, « j’ai été arrêté à 5 heures du soir à Alger, en sortant de mon travail. J’ai été emmené dans un camion dont le rideau était fermé.
Ils m’ont fait descendre les mains attachées. Puis, les yeux bandés, j’ai été emmené dans un champ où je suis resté seul un moment. D’autres ensuite ont été amenés. On s’est retrouvés dans une villa. On a été appelé un par un. J’ai entendu crier. C’est le lieutenant Le Pen qui interrogeait.
Moi, je n’ai pas été torturé par lui personnellement, mais il donnait les ordres. Cela a duré vingt à vingt-cinq minutes. Après, ils m’ont descendu au sous-sol. Je suis resté là quatorze ou quinze jours. Après quoi ils m’ont relâché.
Voilà mon récit. Mais j’ai vu d’autres choses à la Villa des Roses, la villa des horreurs. J’ai vu des jeunes attachés qu’on laissait comme ça pendant dix jours. L’un a été abattu d’une rafale de mitraillette par derrière.
L’officier a dit : « Celui qui veut se sauver, voilà ce qu’il mérite ». Il disait aussi : « Quand je veux que quelqu’un meure, il meurt, si je ne veux pas, il ne mourra pas. » »
Les déclarations de Jean-Marie Le Pen lui-même ajoutent une couche de perturbation à cette saga familiale complexe. Dans une interview accordée à Combat en 1962, alors qu’il cherchait à rallier les partisans de l’Algérie française, Le Pen avoua sans ambages avoir pratiqué la torture. Cette admission brutale témoigne de la banalisation de la violence à cette époque troublée.