En Hongrie, des météorologues limogés après des prévisions inexactes
Le gouvernement hongrois a limogé lundi 22 août la présidente de l'agence météorologique nationale (NMS) et son adjoint, deux jours après le report par crainte d'intempéries d'un grand feu d'artifice prévu à Budapest pour la fête nationale.
Kornelia Radics et Gyula Horvath ont été démis de leurs fonctions par le ministre des Technologies et de l'Industrie Laszlo Palkovics, qui chapeaute l'organisation, selon un communiqué du ministère, qui ne donne pas d'explication. Contacté par l'AFP, le gouvernement n'avait pas réagi dans l'immédiat.
Cette annonce intervient au lendemain de critiques de médias pro-gouvernement contre l'agence météo, dont les prévisions annonçant orages et rafales de vent avaient provoqué l'annulation samedi du feu d'artifice. «Ils ont donné des informations trompeuses concernant l'ampleur des intempéries, ce qui a induit en erreur l'équipe opérationnelle responsable de la sécurité», a ainsi écrit le journal en ligne Origo.
En 2006, les festivités avaient été endeuillées par une violente tempête qui avait fait cinq morts et plusieurs centaines de blessés, semant la panique parmi plus d'un million de personnes massées pour regarder le spectacle au bord du Danube.
L'agence NMS s'était «excusée» dimanche, invoquant «un facteur d'incertitude inhérent à la profession» de météorologiste. Dans une réaction diffusée sur le réseau social Facebook, le libéral Andras Fekete-Györ a ironisé : «Ils n'ont pas pu produire la météo souhaitée, ils ont été virés. Non, ce n'est pas une dictature en Asie centrale; c'est la Hongrie de Fidesz», du nom du parti au pouvoir. A cité Le Figaro.
Le feu d'artifice, présenté comme «le plus grand d'Europe» pour célébrer «l'État millénaire hongrois», a été reprogrammé au 27 août. L'opposition avait demandé en juillet son annulation pure et simple, dénonçant «un gaspillage inutile d'argent» au moment où le gouvernement du nationaliste Viktor Orban exige des efforts des citoyens pour surmonter une période économique difficile.