"M23" : "Kengera" déchire l'est du Congo (Infographie)
Le groupe rebelle "M23" continue de semer la terreur dans l'est du Congo, particulièrement dans la région du Nord-Kivu.
Son histoire, marquée par des hauts et des bas, est désormais au cœur de nombreux conflits qui déstabilisent le pays.
Ce groupe, fondé en 2012, a connu plusieurs résurgences violentes, attirant l'attention internationale et régionale sur sa capacité à perturber la stabilité de l'État congolais.
Origines du M23
Le "M23" trouve son origine dans les troubles qui ont secoué la République Démocratique du Congo après l'échec d'un accord en 2009 entre le gouvernement congolais et un autre groupe rebelle, le CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple).
En 2012, un certain nombre de soldats démobilisés du CNDP, mécontents des conditions de leur intégration dans l'armée congolaise, forment le M23.
L'objectif est simple : obtenir des réformes politiques et militaires, mais les moyens choisis pour y parvenir sont violents, incluant des attaques militaires et des incursions dans les zones stratégiques du pays.
Les grandes étapes de l'histoire du M23
2013 : Défaites écrasantes En 2013, après plusieurs années de combats, le M23 subit une défaite décisive grâce aux forces congolaises soutenues par les Nations Unies. Cela entraîne une disparition temporaire du groupe, qui se retire dans les forêts voisines du Rwanda et de l'Ouganda, où ses membres se regroupent.
2021 : Retour en force Le M23 refait surface en 2021, renforcé et plus déterminé que jamais. De nouveau actif dans la région du Nord-Kivu, le groupe profite de la fragilité de l'armée congolaise et des tensions politiques internes pour renforcer sa présence et lancer des attaques ciblées contre les positions gouvernementales.
2024 : Combats acharnés contre l'armée congolaise En 2024, le M23 se lance dans une série de combats violents contre l'armée congolaise, menaçant de prendre le contrôle de plus de zones stratégiques. Ces affrontements, marqués par des pertes humaines et des destructions massives, exacerbent les tensions au sein de la population civile et augmentent les appels à la paix.
Janvier 2025 : Prise de Goma Le mois de janvier 2025 marque un tournant dans l'histoire du groupe avec l'entrée du M23 dans Goma, la capitale du Nord-Kivu. Le groupe rebelle prend également l’aéroport de la ville, une position stratégique essentielle pour la logistique et la mobilité. Cette prise de pouvoir soulève des inquiétudes internationales concernant l'avenir de la région et le rôle du M23 dans la déstabilisation du pays.
Les accusations et les relations internationales
Le M23 est régulièrement accusé d'entretenir des liens avec le Rwanda, des accusations que Kigali nie catégoriquement.
Ces liens supposés font l'objet de nombreuses spéculations sur le rôle du Rwanda dans le soutien au groupe rebelle, bien que Kigali se défende de toute implication. Cette situation nourrit une complexité diplomatique où les nations voisines du Congo, notamment le Rwanda et l'Ouganda, sont souvent perçues comme jouant un rôle dans la dynamique du conflit.
Le groupe rebelle M23, en dépit de ses défaites précédentes, continue de représenter une menace sérieuse pour la stabilité de l'est de la République Démocratique du Congo.
Alors que les combats se poursuivent, la question de la réconciliation et de la pacification de la région reste en suspens. L'avenir du M23 et de la paix dans la région dépendra des décisions prises par les autorités congolaises, mais aussi des dynamiques internationales et régionales qui façonnent le conflit.