Macron admet l'inaction française face au génocide rwandais : Vers une réévaluation historique ?
Le président français Emmanuel Macron reconnaît que la France, avec ses alliés occidentaux et africains, aurait pu intervenir pour arrêter le génocide au Rwanda en 1994, mais qu'elle a manqué de volonté pour le faire.
Ces déclarations interviennent alors que le Rwanda se prépare à commémorer les 30 ans du génocide des Tutsis, qui a fait entre 800 000 et un million de morts en 100 jours.
Dans une vidéo qui sera diffusée ce week-end à l'occasion de cet anniversaire, Macron exprime son opinion selon laquelle la France aurait pu agir pour empêcher le génocide. Il rappelle que la communauté internationale disposait des moyens et des connaissances nécessaires pour agir, soulignant les précédents des génocides arméniens et de la Shoah. Malgré cela, la France et ses alliés n'ont pas agi comme ils auraient dû.
Ces propos font suite à la reconnaissance par Macron, en 2021, de la responsabilité de la France dans le génocide rwandais. Ils s'inscrivent également dans la lignée du discours qu'il a prononcé à Kigali en mai 2021, après la publication du rapport Duclert par une commission d'historiens. Ce rapport a mis en lumière le rôle de la France dans le renforcement du pouvoir hutu de l'époque, exacerbant ainsi les tensions ethniques.
Malgré son invitation aux commémorations par le président rwandais Paul Kagame, Macron ne s'y rendra pas personnellement. Il sera représenté par le ministre des Affaires étrangères et le secrétaire d'État chargé de la Mer. Cette décision suscite des réactions mitigées, avec certains saluant un pas important vers la reconnaissance des responsabilités françaises, tandis que d'autres estiment que cela ne va pas assez loin.
L'association Ibuka France, regroupant les rescapés du génocide vivant en France, se félicite de cette déclaration de Macron mais appelle la France à présenter des excuses aux victimes. De son côté, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda estime que cette reconnaissance est insuffisante et appelle à reconnaître la complicité de l'État français dans le génocide.
Cette nouvelle déclaration de Macron pourrait ouvrir la voie à une réévaluation plus profonde du rôle de la France dans le génocide rwandais et à une meilleure compréhension de ses responsabilités historiques. Cependant, il reste encore du chemin à parcourir pour que la reconnaissance se traduise par des actions concrètes en faveur des victimes et de la justice.