Au Mali, l'armée et des combattants "étrangers" auraient exécuté 500 personnes en 2022 à Moura
Dans un rapport, le haut-commissariat aux droits de l'homme des Nations unies évoque également des actes de tortures et des viols.
Les Nations unies ont accusé l'armée malienne et des combattants "étrangers" d'avoir mené des exécutions lors d'une opération antiterroriste dans le centre du pays, en mars 2022. Le haut-commissariat aux droits de l'homme "a des motifs raisonnables de croire" qu'au moins 500 personnes, dont une vingtaine de femmes et sept enfants, ont été tuées à Moura "après que la zone a été totalement maîtrisée", selon un rapport rendu public vendredi 12 mai.
Ce document a été élaboré à partir d'une enquête de la division des droits de l'homme de la mission de casques bleus déployée depuis 2013 au Mali (Minusma). L'ONG Human Rights Watch avait accusé l'armée et des mercenaires russes d'avoir tué des civils à Moura, dès 2022. Les événements survenus dans cette localité font toutefois l'objet de versions contradictoires depuis un an, selon francetvinfo.
L'ombre de la Russie et de Wagner
Le haut-commissariat affirme avoir aussi "des motifs raisonnables de croire que 58 femmes et jeunes filles ont été victimes de viols et autres formes de violences sexuelles". Il fait état d'actes de torture sur des personnes arrêtées. Ces agissements pourraient constituer des crimes de guerre et, "selon les circonstances", des crimes contre l'humanité, souligne le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.
Le rapport n'identifie pas explicitement les "étrangers" ayant pris part à ces exactions. Mais il rappelle les déclarations officielles maliennes sur la participation "d'instructeurs" russes au combat contre les jihadistes, et la présence au Mali de miliciens du groupe russe Wagner. L'ONU rapporte des témoignages recueillis par ses enquêteurs et décrivant ces étrangers comme des hommes blancs en treillis, parlant une langue "inconnue".