"Sahel Plus", une nouvelle initiative d'Allemagne au profit des peuples du Sahel
Le conseil des ministres, réuni ce mercredi matin à Berlin, a entériné une décision annoncée déjà fin 2022, en raison des tensions avec la junte au pouvoir à Bamako.
Mais le gouvernement allemand ne compte pas pour autant se désinvestir de la région : le ministère de la Coopération économique et du Développement notamment travaillent sur une initiative baptisée "Sahel-Plus" qui met l'accent sur la création d'emplois pour les jeunes.
Avec cette nouvelle initiative, la ministre de la Coopération économique, Svenja Schulze, entend offrir des alternatives aux jeunes de la région afin qu'ils ne soient pas tentés de rejoindre les groupes terroristes, rapporte DW.
"Pourquoi tant de jeunes gens rejoignent-ils les organisations terroristes ?
L'une des raisons, c'est la rémunération. Si on crée des alternatives, si on aide les gens à cultiver des denrées alimentaires pour qu'ils puissent s'auto-alimenter, ce n'est qu'une contribution mais une contribution très importante pour stabiliser la région" ... et contrebalancer l'influence grandissante de la Russie et de la Chine.
Un projet qui s'adresse à de nombreux pays
Partant du constat que les groupes terroristes font fi des frontières, l'initiative Sahel Plus souhaite s'adresser aux pays du Sahel - Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie et Tchad - mais aussi au Sénégal, à la Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Bénin.
Outre le secteur de l'agriculture, l'initiative veut aussi créer des emplois et des formations dans le bâtiment ou encore la construction d'infrastructures.
Pas d'argent supplémentaire
Dans un premier temps, la ministre social-démocrate n'entend pas augmenter l'enveloppe allouée à l'aide au développement pour ces pays.
Il s'agit plutôt de rediriger les financements vers les pays qui respectent les standards démocratiques.
"Nous avons modifié l'aide dans la région", a précisé la ministre chez nos confrères de la RBB. En ce moment, le Mali a un gouvernement de transition qui n'est pas élu; qui prépare certes des élections mais qui est arrivé au pouvoir par un putsch.
Donc, actuellement, nous ne pouvons pas coopérer de manière intensive avec ce gouvernement. Nous renforçons notre aide au Niger et nous réduisons notre aide au Mali.
Car nous voulons quand même soutenir la population et concourir à l'établissement de la sécurité mais sans pour autant soutenir un gouvernement qui n'est pas élu" précise Svenja Schulze.
A l'été prochain, Svenja Schulze compte candidater à la présidence de l'Alliance Sahel -un organe qui rassemble les dix-huit principaux pays et organisations donateurs.
Pour rappel, l'Allemagne participe à la Minusma depuis 2013.
Avec environ un millier de soldats, elle est la plus importante contributrice occidentale à la mission de l'Onu au Mali.
La Bundeswehr quittera progressivement le pays dans les douze mois à venir.