Mali: l'armée et le groupe Wagner de nouveau accusés d'exécutions sommaires dans la région de Douentza
L'armée malienne et le groupe paramilitaire russe Wagner se sont à nouveau livrés à une série d'exécutions sommaires, mardi, dans la région de Douentza, dans le centre du Mali.
Une dizaine de personnes ont été massacrées alors que d'importantes destructions sont également rapportées.
La patrouille conjointe des Forces armées maliennes (Fama) et du groupe russe Wagner mise en cause dans de nouveaux massacres dans la région de Douentza, en milieu de semaine, a quitté la localité de Koro en direction de Boulikessi, mardi.
Selon des informations recoupées auprès de plusieurs ressortissants de la zone et de représentants communautaires, trois Dogons de la commune de Dinangourou ont d'abord été enlevés, puis leurs corps retrouvés décapités. Des images transmises à RFI qui en témoignent sont difficilement soutenables.
Le lendemain, mercredi, les hommes de Wagner et les soldats maliens ont ensuite exécuté cinq Peuls et en ont blessé quatre autres par balles dans le village de Bouldé, dans la commune de Mondoro. Les victimes sont âgées de 14 à 73 ans. Les sources de RFI rapportent des intrusions dans des familles vers 8 heures du matin, des personnes égorgées chez elles, une quarantaine de greniers à mil incendiés et des motos détruites.
« La méthode Wagner »
Enfin, un peu plus tard dans cette même journée, deux Dogons et trois Bellahs ont également été exécutés dans le village de Niangassadiou.
Alors que plusieurs victimes sont présentées comme des vendeurs d'essence, plusieurs questions se posent : étaient-elles soupçonnées de vendre du carburant aux groupes jihadistes ? Dans cette région du Mali en partie dominée par la Katiba Macina du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (Jnim) lié à al-Qaïda, les commerçants ont-ils le choix de refuser ?
En tout état de cause, les sources contactées par RFI rapportent des exécutions sommaires, sans combats ni arrestations. « C'est la méthode Wagner » commente pour sa part une source sécuritaire malienne. Sollicitée, l'armée malienne, qui n'a pas communiqué sur ces opérations, n'a, quant à elle, pas donné suite à notre demande.