Mali: Revers majeur pour l'armée malienne au nord du pays
Le 27 juillet 2024 a marqué une journée difficile pour l'armée malienne
Le 27 juillet 2024 a marqué une journée difficile pour l'armée malienne et ses alliés russes, qui ont subi des pertes importantes dans le nord du Mali, près de la frontière algérienne, lors de combats acharnés contre les séparatistes.
Un Conflit Intense et Dévastateur
Des affrontements d'une ampleur inédite depuis plusieurs mois ont éclaté à Tinzaouatene après que l'armée malienne ait annoncé la prise d'In-Afarak, un carrefour stratégique dans la région de Kidal. Ces combats ont entraîné des revers significatifs pour les forces maliennes et les mercenaires russes, avec des rapports faisant état de dizaines de soldats tués ou faits prisonniers.
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Des vidéos diffusées par les séparatistes montrent des cadavres et des prisonniers parmi les forces maliennes et les mercenaires russes. Selon Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole d'une alliance de groupes armés séparatistes, les forces de l'Azawad ont pris le contrôle de Tinzaouatene, forçant les Famas et les mercenaires à se retirer.
Un élu local a confirmé que les forces maliennes avaient reculé, avec un bilan provisoire de 17 morts. Un ancien travailleur de la mission de l'ONU à Kidal a ajouté que des "15 combattants de Wagner ont été tués et capturés" au cours des combats. Le rapport indique également que les renforts de Famas ont quitté Kidal en direction de la frontière, tandis que des avions ont été observés dans le ciel.
Le mouvement séparatiste CSP-DPA revendique une victoire écrasante, affirmant que leurs forces ont anéanti les colonnes ennemies, saisi du matériel militaire et fait prisonniers les survivants.
L'armée malienne a reconnu un mouvement rétrograde dans la nuit du 26 au 27 juillet et a assuré que des "cibles terroristes" avaient été neutralisées par des frappes aériennes. Toutefois, la junte au pouvoir, dirigée par le colonel Assimi Goïta, ne communique que rarement sur ses pertes et la situation reste sous haute surveillance.
Cette offensive dans le nord du Mali s'inscrit dans le contexte de la reconquête du territoire par la junte, qui a récemment tourné le dos à ses partenaires européens pour se rapprocher de la Russie. Les exactions alléguées contre la population civile par les forces maliennes et les mercenaires russes ajoutent à la complexité de ce conflit.
Depuis 2012, le Mali est en proie aux violences des groupes affiliés à al-Qaïda et à l'État islamique, en plus des conflits communautaires. La récente offensive dans le nord, après la prise de Kidal, souligne les tensions persistantes et la difficulté pour la junte de stabiliser le pays tout en gérant les relations internationales, notamment avec la Russie.
La situation au Mali continue d’évoluer, avec des implications majeures pour la stabilité régionale et les relations internationales, alors que le pays lutte pour affirmer son contrôle tout en affrontant des défis internes et externes.