La récente nomination de Sophie Nzinga Sy à la tête de l’Agence pour la Promotion et le Développement de l’Artisanat a provoqué un vif débat au Sénégal.

Fille de la ministre des Affaires étrangères, Yassine Fall, et conseillère de l'opposant Ousmane Sonko, la désignation de Sy par le président Bassirou Diomaye Faye soulève des accusations de népotisme et ravive les critiques envers le pouvoir en place.

Depuis l'annonce de sa nomination jeudi dernier, la société civile et plusieurs observateurs politiques s'interrogent sur l'objectivité de cette décision. Les critiques soulignent une contradiction flagrante entre cette pratique et les promesses du président de promouvoir la transparence et le mérite dans les nominations aux postes stratégiques.

À LIRE AUSSI: Classement : les 7 pays africains avec le plus de riches en 2024 (Infographie)

La nomination de Sophie Nzinga Sy n’est pas passée inaperçue. « Bannie hier, bénie aujourd’hui », titrait un journal lundi, reflétant le sentiment d’indignation qui parcourt une partie de la population. Le politologue Elimane Haby Kane estime que la question mérite une attention sérieuse : « Le président en exercice avait justement proposé que les nominations à des postes stratégiques se fassent sur la base d'appels à candidature pour permettre le critère du mérite et éviter le népotisme dénoncé dans les régimes précédents. Il est crucial de répondre aux préoccupations soulevées par la société civile. »

La Société Civile Réclame des Réformes

Face à cette polémique, la société civile sénégalaise appelle à des réformes concrètes. Elle demande notamment la publication d’un décret pour organiser, comme promis, des appels à candidatures pour les futurs postes stratégiques. Une telle mesure garantirait une transparence accrue et réduirait les suspicions de favoritisme.

De son côté, le pouvoir défend fermement la nomination de Sophie Nzinga Sy. Ousseynou Ly, porte-parole de la présidence, a déclaré sur un média sénégalais : « La nomination de Nzinga Sy n’est pas du népotisme. » Il a mis en avant les compétences et l’expérience de la jeune consultante pour justifier cette décision, tout en soulignant que le président de la République, qui l’a nommée, n’a aucun lien de parenté avec elle.

Cette affaire met en lumière la nécessité d’une transparence accrue dans les processus de nomination au Sénégal. Pour apaiser les tensions et restaurer la confiance du public, le gouvernement devra répondre aux attentes de la société civile en adoptant des procédures de sélection basées sur le mérite et la transparence.

La nomination de Sophie Nzinga Sy a déclenché un débat intense sur la question du népotisme et de la transparence dans les nominations politiques au Sénégal. Alors que le pouvoir défend ses choix en mettant en avant les compétences des nominés, la société civile réclame des réformes pour garantir une véritable transparence et éviter les pratiques dénoncées dans le passé. La réponse du gouvernement à cette controverse sera déterminante pour l’avenir de la gouvernance au Sénégal.