L’interdiction de la manifestation pro-palestinienne du 28 octobre à Paris validée
Le tribunal administratif a validé samedi l’interdiction de la manifestation en soutien au peuple palestinien, convoquée dès 14h30 à Paris, notamment au regard de « la gravité de risques de troubles à l’ordre public ».
Dans un communiqué, le tribunal a fait valoir qu’il ne suspendait pas l’arrêté qui l’interdit, « au regard notamment du contexte de tensions exacerbées liées au conflit israélo-palestinien et des conditions de déroulement de cette manifestation », indique l'AFP.
« La manifestation en litige intervient dans un contexte de tensions exacerbées lié aux événements dans la bande de Gaza avec une montée, en France, des actes antisémites », a-t-il argué.
Liberté d’expression et liberté de réunion
Saisi en urgence, le juge des référés a ainsi rejeté les requêtes de quatorze associations et particuliers qui contestaient cette interdiction au nom de la liberté d’expression et de la liberté de réunion.
« Au regard de la réalité et de la gravité de risques de troubles à l’ordre public, et alors qu’une mesure moins restrictive ne pouvait être mise en oeuvre, c’est sans porter, en l’espèce, une atteinte manifestement illégale à la liberté de manifester et d’expression que le préfet de police a prononcé l’interdiction de manifester à Paris », conclut le juge dans son ordonnance consultée par l’AFP.
Cette manifestation est prévue de la place du Châtelet jusqu’à celle de la République, rapporte NouvelObs.
« Le rassemblement projeté peut présenter un risque particulier sérieux de violences, à l’encontre d’autres groupes ou des forces de l’ordre et de dégradations de biens », a estimé le juge des référés.
Notamment car à la différence des rassemblements des 19, 22 et 24 octobre 2023, celui-ci est « déambulatoire, et non statique », passant par « les quartiers du Marais et du Sentier où est implantée une communauté juive importante et sont installés notamment des lieux cultuels et culturels juifs », a-t-il relevé dans son communiqué.
Actes antisémites : sept jours d’incidents en France à la loupe
Il considère par ailleurs que la sécurité publique ne pourrait être garantie, les forces de police étant « fortement mobilisées » en marge de la finale de la Coupe de monde de rugby, « drainant des milliers de supporters » à Paris et dans sa banlieue, selon l’ordonnance.
« Une décision révoltante »
Organisée par le collectif Urgence Palestine, cette manifestation en soutien au peuple palestinien avait été interdite jeudi par le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, pour risque de trouble à l’ordre public.
« Il s’agit d’une décision révoltante, qui entérine des risques de troubles à l’ordre public que rien n’étaye au vu du déroulement des précédentes manifestations des 19, 22 et 24 octobre », a réagi auprès de l’AFP, Me Vincent Brenghart, l’un des avocats des associations requérantes.
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