Marc Blata et sa femme visé par une plainte pour escroquerie en bande organisée
Le collectif AVI, qui regroupe des victimes des dérives d’influenceurs, dénonce deux arnaques basées sur des NFT et du trading. Elles auraient causé des millions d’euros de pertes.
Une plainte collective qui annonce une série d’autres actions. Un groupe d’internautes victimes d’arnaques, le collectif d’Aide aux Victimes d’Influenceurs (AVI), va déposer plainte pour escroquerie en bande organisée contre X et contre l’influenceur Marc Blata et son épouse, Nadé, annonce-t-il ce lundi.
En cause : deux affaires liées à des NFT et du trading en ligne, qui auraient causé des pertes de plusieurs millions d’euros.
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La première affaire concerne les « Animoon », un projet de NFT fortement inspiré des Pokémon (mais qui ne semblait pas être adoubé par Nintendo, la société détentrice de la marque), vanté par l’influenceur Marc Blata, passé par la téléréalité et connu pour son amour des potins du milieu.
Avec ce stratagème, les créateurs de ces NFT promettaient des avantages importants aux premiers investisseurs, comme « 2 500 dollars offerts mensuellement à vie, des vêtements de luxe, des voyages au Japon, des gains de cartes Pokémon », rapporte le cabinet d’avocats Ziegler, en charge de l’affaire.
Mais, cinq mois après la vente de ces jetons non fongibles, qui aurait regroupé 5 000 investisseurs, les fondateurs du projet sont injoignables.
« Parmi les victimes qu’on a regroupées, on a un Canadien qui a perdu presque 30 000 euros », témoigne l’internaute iamnotyou, un des membres représentant le collectif, qui souhaite rester anonyme pour éviter des menaces.
Le préjudice total de l’affaire est estimé à plus de 6 millions de dollars, soit plus de 5,5 millions d’euros.
Mar Blata a aussi promu le trading sur Instagram , Snapchat et Telegram, où il anime un groupe intitulé « Blata Gang ».
Par ce biais, il encourageait ses abonnés à s’inscrire à des plateformes d’échanges de devises en ligne, promettant des gains de 200 euros par jour avec un premier investissement de 500 euros…
Mais qui mènent, comme de nombreux schémas du genre, à des pertes lourdes, entre 1 500 et 2 000 euros, estime le collectif, qui précise qu’un membre a même été délesté de… 13 000 euros.
Les plaintes seront déposées contre X (dans le cadre de l’affaire Animoon) et contre Marc Blata et son épouse Nadé, elle aussi influenceuse (pour l’affaire du trading).
Au moins 80 plaignants sont concernés dans ces deux affaires, selon le collectif. Leur nombre ne cesse de monter.
« Il ne se passe pas une semaine sans que de nouvelles personnes nous approchent », glisse iamnotyou. En parallèle, le cabinet d’avocats mandaté pour ces deux plaintes, a lancé des recours dédiés pour rassembler les doléances d’autres victimes.
Né cet été après l’émergence du hashtag #blatarnaqueet de la polémique des « influvoleurs » popularisée par le rappeur Booba, le collectif promet d’accompagner les victimes avec l’intervention d’avocats faisant partie du groupe. Il ambitionne, sur le long terme, de traiter d’autres dossiers d’influenceurs à l’origine d’arnaques.
« On va lancer un processus pour automatiser toutes les procédures concernant tous les influenceurs, et regrouper toutes les victimes », promet iamnotyou, du collectif.
Contacté, l’influenceur Marc Blata n’a pas répondu aux demandes du Parisien.
La star des réseaux sociaux, suivie par plus de 4 millions d’abonnés, diffusait encore, la semaine dernière, des vidéos faisant la publicité retentissante de placements financiers, une pratique pourtant dénoncée à plusieurs reprises par l’Autorité des marchés financiers.
Cette fois, l’influenceur recommandait le projet Wixor, qui s’occuperait « de trader des cryptomonnaies » de façon automatisée et engendrerait « des millions d’euros sans absolument rien faire », seulement grâce à un smartphone.
Pour le prouver, il accompagnait sa publicité d’extraits montrant sa vie de luxe et ses hautes fréquentations.
« Les voitures sont réelles, les montres sont réelles, les maisons sont réelles », jurait-il, ajoutant que ces gains permettraient à ses abonnés de « mettre la daronne à l’abri ».
Nous rapporte Le Parisien .