Mayotte après le cyclone Chido : Le témoignage d'une infirmière castraise confrontée à la catastrophe
Maëlle Régnié, une infirmière de 23 ans originaire de Castres, vit une expérience professionnelle inoubliable à Mayotte, où elle est intervenue lors du passage du cyclone Chido.
Diplômée récemment, elle a choisi de débuter sa carrière dans cette île française, manquant de personnel hospitalier, et a commencé à travailler au centre hospitalier de Mamoudzou en septembre.
Toutefois, trois mois après son arrivée, elle a dû faire face à la violence du cyclone qui a frappé Mayotte le 14 décembre dernier.
Lors de l’ouragan, Maëlle se trouvait dans son appartement, situé à environ dix minutes à pied de l’hôpital. Elle partage ce logement avec un couple d’infirmiers et un couple de professeurs.
Malgré le vacarme des vents et des objets projetés, la maison a résisté, bien que de l'eau soit entrée. Ce n’est qu’après que la tempête se soit calmée qu’elle a pu voir l’étendue des dégâts. "C’est la seule fois que j’ai pleuré", confie-t-elle en découvrant les maisons détruites par les rafales de vent.
Depuis cet événement, son quotidien est devenu un enchaînement de journées intenses. Lors de ses services à l’hôpital, elle travaille dans des conditions difficiles, où les patients sont triés par degré d’urgence.
En dehors de son travail, elle participe à l’entraide entre les sinistrés, qui se retrouvent dans des bâtiments publics transformés en centres d’accueil, sans eau ni toilettes. Même lorsqu’elle ne travaille pas, Maëlle se rend à l’hôpital pour se doucher et recharger son téléphone.
La situation à Mayotte est extrêmement précaire, notamment en ce qui concerne les ressources alimentaires et les conditions de vie.
"On mange que du sec, on n’a toujours pas l’électricité à la maison, donc pas de frigo, et on ne peut pas conserver grand-chose quand il fait 30 degrés", explique-t-elle. Bien qu’elle résiste pour l’instant, elle redoute une montée des tensions si les habitants continuent à souffrir de la faim et de la soif.
Maëlle se dit déterminée à rester sur place malgré les difficultés. "On n’a pas envie de rester seul", dit-elle, soulignant la solidarité qui unit les habitants face à la catastrophe.
Elle ne souhaite pas fuir la situation, mais appréhende également la possibilité de retrouver un certain "contrecoup" lorsqu'elle retrouvera son quotidien habituel.
Initialement, elle avait prévu de rentrer en France fin janvier pour quelques jours de vacances, mais l’incertitude quant à la reprise du trafic aérien et la situation sur place rendent ce projet incertain.