Macron en quête d'un nouveau Premier Ministre : les jeux politiques s'intensifient

Avant l'annonce, des négociations continuent. Emmanuel Macron, le lundi 9 décembre, consulte les divers partis politiques pour nommer rapidement un nouveau Premier Ministre suite à la destitution de Michel Barnier le mercredi 4 décembre.
Le président prévoit de rencontrer successivement les députés indépendants du groupe Liot, puis les leaders des Écologistes menés par Marine Tondelier, suivis des communistes autour de Fabien Roussel.
Ces trois rencontres, chacune d'une heure, débutent à 9 heures, laissant entrevoir la possibilité d'une décision avant la fin de la journée.
Cependant, les précédents incitent à la prudence : il avait fallu 51 jours cet été au président pour choisir Michel Barnier, et plusieurs semaines également pour ses prédécesseurs Gabriel Attal et Elisabeth Borne.
Cette fois-ci, Emmanuel Macron est sous pression de son propre camp. Notamment de son allié de longue date, François Bayrou, préoccupé par une situation jugée inacceptable par les citoyens français.
Pressenti, entre autres, pour le poste de Premier ministre, le leader du MoDem ne revendique pas ouvertement le poste mais laisse entendre son soutien : "Si je peux contribuer à trouver une solution, je le ferai", a-t-il déclaré depuis Pau dimanche.
La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, plaide également pour une nomination rapide d'un nouveau chef de gouvernement "dans les heures à venir".
Son raisonnement est simple : rassembler les députés du "socle commun" (Renaissance, LR, MoDem, Horizons), de Liot et du Parti socialiste pour obtenir une majorité absolue à l'Assemblée nationale. "Ainsi, il ne sera plus possible de subir une censure."
Cependant, en pratique, cette stratégie se heurte à plusieurs obstacles. Notamment aux conditions posées par Laurent Wauquiez, qui exclut la présence de LFI au gouvernement et rejette le programme du Nouveau Front populaire.
Cette situation a ravivé les tensions avec les Insoumis, qui ont rejeté l'invitation à l'Élysée et ont critiqué leurs alliés. Jean-Luc Mélenchon a insisté sur son refus de trahir ses électeurs pour des postes, menaçant de continuer le Nouveau Front populaire sans ceux qui feraient alliance avec les macronistes ou la droite.
Les socialistes ont proposé des concessions réciproques au président, mais cette ouverture a été mal reçue par les Insoumis.
En parallèle, le Rassemblement national surveille la situation de près. Son président, Jordan Bardella, demande déjà à être reçu avec Marine Le Pen par le futur Premier ministre pour exprimer clairement leurs lignes rouges en matière de pouvoir d'achat, de sécurité, d'immigration et de scrutin proportionnel. Le RN, ayant été un acteur clé dans la censure du gouvernement Barnier, souligne qu'on ne peut pas ignorer leur présence.