Les médecines alternatives en pleine expansion en France : un phénomène à double tranchant
Dans un rapport récent, le Conseil national de l'Ordre des médecins alerte sur les risques des pratiques médicales non conventionnelles, souvent appelées médecines alternatives.
Poussées en partie par la carence de médecins généralistes et spécialistes ainsi que par les difficultés d'accès aux soins, des disciplines telles que l'ostéopathie, l'homéopathie, l'acupuncture, l'hypnose et même la lithothérapie connaissent un essor notable dans l'Hexagone.
Selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé, 71 % des Français ont déjà eu recours à des pratiques médicales non conventionnelles. De plus, une récente étude révèle qu'environ un citoyen sur cinq privilégie ces méthodes alternatives à la médecine traditionnelle. Rapport Statista.
Face à cette offre en constante expansion, avec près de 400 pratiques répertoriées à ce jour dans le monde, le Conseil national de l'Ordre des médecins met en lumière une recrudescence des dérives thérapeutiques associées aux médecines alternatives. Selon la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), 70 % des signalements de dérives dans le domaine de la santé en France concernent des pratiques médicales non conventionnelles.
Les données graphiques montrent également que les patients atteints de cancer sont particulièrement enclins à recourir aux médecines alternatives. En effet, en France, six patients sur dix utilisant ces méthodes alternatives sont atteints de cette maladie. Bien que certaines pratiques médicales non conventionnelles puissent procurer un soulagement tant physique que psychologique, leur efficacité clinique au-delà de l'effet placebo reste à prouver et elles peuvent engendrer des conséquences graves, surtout lorsque des individus gravement malades décident de les adopter en substitution à leur traitement conventionnel.