La menace terroriste continue d'imprégner la région du Sahel
La menace terroriste est au plus bas en Europe mais gangrène le Sahel
a menace terroriste est au plus bas en Europe et en Occident, selon le dernier index global sur le terrorisme. Cela est toutefois loin d'être le cas dans d'autres régions du monde, et plus particulièrement dans le Sahel, en Afrique.
LIRE AUSSI: Mali: la Minusma visée par une campagne de désinformation après les attaques à Sévaré
En une décennie, le nombre de victimes du terrorisme est descendu à son plus bas en 2022. La dernière édition de l'index global sur le terrorisme, publiée lundi par l'Institut pour l'économie et la paix de Sydney, indique une baisse de près de 40% du nombre de morts dans des attentats terroristes par rapport à 2015.
La baisse est particulièrement marquée en Europe et en Occident, qui sont désormais très largement épargnés par ce type d'attaques. "L'impact du terrorisme en Occident est d'environ 0,6% de l'impact global", détaille dans l'émission Tout un monde Serge Strobants, auteur de l'index et directeur de la sécurité globale à l'Institut pour l'économie et la paix.
''On a enlevé à Daech sa capacité de mener des opérations d'envergure comme à Paris en 2015 ou à Bruxelles en 2016''
Le chercheur précise: "97% des impacts terroristes ont lieu dans un pays qui est affecté par une forme de conflit. Et dans les 3% qui restent, la majorité des actes terroristes se passent dans un pays avec de hauts niveaux de terreur politique, ce qui n'est pas le cas en Europe ni en Occident".
Serge Strobants précise également que la lutte contre le groupe Etat islamique porte ses fruits: "On se rend compte qu'on leur a enlevé cette capacité de mener des opérations d'envergure, comme à Paris en 2015 ou à Bruxelles en 2016." C'est notamment le résultat d'une meilleure coopération dans l'effort anti-terroriste entre les services de renseignement et les polices des différents pays. Selon RTS
Motivations politiques
Autre évolution, les motivations "religieuses", qui étaient invoquées par les terroristes en 2015 et 2016, ont quasiment disparu. Désormais, les attaques motivées par des raisons idéologiques ou politiques sont cinq fois plus fréquentes.
"En Europe et en Occident, le terrorisme est désormais essentiellement motivé par des idéologies politiques d'extrême gauche et d'extrême droite", observe Serge Strobants. Il explique que ce phénomène est lié à une déstabilisation à plus large échelle de nos sociétés.
LIRE AUSSI: RDC: ce que l'on sait sur le projet de loi relative à la réservistes au sein de l’armée
"On a vu que la violence sociétale a augmenté lors de la dernière décennie. Il y a une polarisation politique vers les extrêmes et on observe un renouveau de ces mouvements. Mais ces chiffres ne sont absolument pas comparables aux chiffres des années 70-80. Et même au niveau global, les chiffres des années 70-80 sont beaucoup plus hauts que ceux d'aujourd'hui."
Le Sahel particulièrement touché
Si les attaques terroristes ont fortement diminué en Occident, ce n'est pas le cas dans d'autres régions du monde. Depuis 2019, le nombre d'attentats au niveau mondial ne baisse plus et s'est stabilisé dans un plateau résiduel qui n'évolue que très peu. "On voit le même nombre d'attaques, de blessés et de morts, et on voit aussi le même nombre de pays qui sont impactés", constate Serge Strobants.
''Il y a une forte corrélation entre le niveau d'utilisation de la violence et les niveaux de dégradation écologique'' Rapporte RTS