Sécheresse : «2 à 4 milliards d'euros» nécessaires pour compenser les pertes des éleveurs de ruminants
Pour compenser les pertes de production «colossales» liées à la sécheresse, les éleveurs de ruminants en ont appelé jeudi à l'État, estimant avoir besoin de «2 à 4 milliards d'euros», dans un communiqué commun de plusieurs fédérations agricoles.
À cause de la sécheresse et de plusieurs épisodes de canicule, les prairies ne sont plus vertes et les rendements du maïs, constituant la base de l'alimentation des animaux d'élevage, sont amoindries, poussant des éleveurs de ruminants (vaches, chèvres, moutons...) à déjà recourir à leurs stocks d'hiver pour nourrir leur cheptel.
«Selon les premiers calculs réalisés», il faudra plusieurs milliards d'euros pour compenser les dépenses supplémentaires liées à l'alimentation animale et les pertes de productions, alertent plusieurs fédérations d'éleveurs de ruminants (FNB, FNEC, FNO et FNPL). «Notre pays a déjà perdu 24% de ses éleveurs de bovins, d'ovins et de caprins, depuis dix ans», précisent les fédérations, soulignant un «état d'urgence absolue pour l'élevage de ruminants».
Les représentants des différentes filières, qui réclament «un soutien de l'État», appellent le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, à revoir les seuils d'accès et d'indemnisation du régime des calamités agricoles (cofinancé par les agriculteurs et l'État, et dont les délais sont jugés trop lents). Les fédérations demandent que le seuil de perte de chiffre d'affaires de 13% soit abaissé et à ce que le seuil d'indemnisation des pertes à hauteur de 28% soit quant à lui «fortement augmenté».
Marc Fesneau a annoncé lundi des mesures destinées à soulager les acteurs du monde agricole, parmi lesquelles une hausse du plafond d'avance des aides de la PAC à partir de la mi-octobre, représentant une enveloppe de 1,5 milliard d'euros.
Mais cette avance des versements d'aides de la PAC «ne constitue qu'un infime début de réponse à l'ampleur de la catastrophe annoncée pour les éleveurs», estiment les fédérations selon Le Figaro .