Le ministre italien des Affaires étrangères a révélé à "Al-Ain News" l'ordre du jour du sommet de Rome sur la migration
L'Italie a appelé à un sommet sur la migration, qui devrait avoir lieu à Rome dimanche, avec un ordre du jour important qui coïncide avec le retour de la controverse autour du phénomène.
C'est ce qu'a confirmé le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, en répondant à "Al-Ain News" sur la préparation de Rome à accueillir le sommet.
Tajani a déclaré que l’Italie a appelé à la tenue d'un sommet dimanche prochain dans la capitale Rome", précisant qu'il était "consacré à examiner les questions de la migration et à réduire les répercussions sur l'Europe en général et sur l'Italie en particulier".
Le ministre a également ajouté, en marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères européens qui s'est tenue aujourd'hui à Bruxelles, en Belgique, que "l'invitation incluait des dirigeants de certains pays du Golfe (sans précision), ainsi que des chefs d'État de certains pays concernés par le dossier de la migration, tels que la Tunisie, la Libye, le Maroc et l'Algérie, ainsi que des dirigeants de certains pays africains".
Le ministre des Affaires étrangères a commenté le sommet en disant : "Il sera d'une importance primordiale car nous aborderons des questions prioritaires pour nous, concernant l'aide aux pays africains pour la gestion de leurs frontières et la coordination pour réduire la migration illégale et lutter ensemble contre le trafic d'êtres humains et bloquer les organisateurs de la migration illégale".
Il y a quelques jours, l'agence de presse italienne Nova a rapporté que Tajani avait déclaré que Rome organiserait une réunion avec des dirigeants africains pour faire face aux trafiquants d'êtres humains.
À cette occasion, le gouvernement italien se réunira avec les chefs d'État et les gouvernements d'Afrique et d'autres pays pour étudier une stratégie commune pour vaincre les trafiquants d'êtres humains.
Il a appelé à "la nécessité de travailler dur pour vaincre les trafiquants d'êtres humains avec des mesures fortes pour la croissance du continent africain".
De Tunis à Rome ? En juin dernier, le président tunisien Kais Saied a discuté avec la Premier ministre italienne, Giorgia Meloni, de la tenue d'une "conférence internationale pour faire face à la migration illégale".
L'initiative est venue lors d'un appel téléphonique de Saied à Meloni, selon un communiqué de la présidence tunisienne publié sur son compte Facebook.
Selon le communiqué, l'appel a porté sur l'initiative présentée précédemment par le président tunisien pour la tenue d'une "conférence internationale de haut niveau entre les pays d'Afrique du Nord, les pays côtiers et désertiques d'Afrique, les pays de la Méditerranée du Nord pour traiter les causes de la migration illégale et mettre fin à ces conditions inhumaines".
Auparavant, Saied avait appelé à une coopération internationale pour faire face à l'augmentation de la migration illégale, soulignant qu'il "n'y a pas de solutions locales à ce phénomène".
L'initiative tunisienne remonte au 16 mai dernier, lorsque Saied a proposé au ministre de l'Intérieur italien Matteo Piantedosi, lors de sa visite en Tunisie, "l'organisation d'une réunion internationale urgente au niveau des chefs d'État et de gouvernement, ou au niveau des ministres de l'Intérieur, avec la participation de tous les pays concernés, y compris les pays d'origine des migrants", selon un communiqué de la présidence tunisienne.
Suite à l'annonce de la tenue du sommet à Rome, il n'y a eu jusqu'à présent aucun commentaire de la présidence tunisienne sur le sujet, ni de confirmation de la participation de Saïed.
De son côté, l'Union européenne a signé dimanche dernier avec la Tunisie un mémorandum d'accord sur un partenariat stratégique et global, dans le cadre duquel l'Union européenne fournira une assistance financière à la Tunisie pour renforcer ses efforts contre la migration illégale à travers la Méditerranée. Cet accord de partenariat couvre également d'autres domaines, tels que le développement économique et les énergies renouvelables.
Suite à cette annonce, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est engagée à renforcer et à intensifier la coopération dans la gestion des frontières et les opérations de recherche et de sauvetage.
Dans une réaction à cette décision, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a déclaré que "la signature d'un mémorandum d'accord entre la Tunisie et l'Union européenne est une étape importante pour faire face à la migration illégale".
La région de la Méditerranée connaît une intensification des mouvements migratoires illégaux et des naufrages en mer ces derniers temps, et la Tunisie en particulier est confrontée à cette problématique. Une partie des migrants est renvoyée vers d'autres régions du sud sous une chaleur record, ce qui entraîne des problèmes avec les populations locales.
Le gouvernement tunisien est accusé de négligence dans la gestion de cette crise migratoire, et le président Kais Saïed affirme que le traitement réservé aux migrants est extrêmement humain, accusant certaines parties de propager de fausses nouvelles et de recourir à des mercenaires étrangers.