Ukraine : La chute d'un missile en Pologne fait 2 morts, prudence sur l'origine de la frappe
Des missiles "de fabrication russe" ont frappé un village polonais proche de la frontière ukrainienne, mardi 15 novembre au soir, sans que l'on puisse encore s’assurer sur l'origine de la frappe. Selon Varsovie.
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Volodymyr Zelensky dénonce une "escalade très importante", et Moscou nie catégoriquement. La Pologne a placé mardi 15 novembre au soir son armée en état d'alerte renforcée après avoir été atteinte par ce qu'elle a décrit comme un missile "très probablement de fabrication russe" dans le village de Przewodow, dans le sud-est du pays, tout près de la frontière avec l'Ukraine. Selon les autorités polonaises, l'attaque a fait deux morts. Mais pour l'heure, l'origine du tir reste encore incertaine et le déroulé exact des événements encore flous.
"À 15h40, dans le village de Przewodow (...), un projectile de fabrication russe est tombé, tuant deux citoyens de la République de Pologne", a relaté dans un communiqué Lukasz Jasina, porte-parole du ministère polonais des Affaires étrangères, signalant que l'ambassadeur russe avait été convoqué pour "des explications détaillées". Le président polonais Andrzej Duda a déclaré que son pays n'avait pas encore de "preuve univoque" sur l'auteur du lancement de missile. "Une enquête est en cours", a-t-il relevé, affirmant qu'il s'agissait d'un incident "isolé".
"Il vient d'être décidé de relever le niveau d'alerte de certaines unités de combat... et d'autres personnels en uniforme", a déclaré le porte-parole du gouvernement Piotr Müller, à l'issue d'une réunion d'urgence du Conseil de la sécurité nationale. Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a lancé un appel au calme à la population.
Kiev pointe Moscou, qui nie toute implication
De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a directement accusé la Russie d'avoir tiré des missiles sur la Pologne, qualifiant cette frappe présumée "d'escalade très importante", et exprimé ses "condoléances pour la mort de citoyens polonais victimes de la terreur des missiles russes". "L'Ukraine, la Pologne, toute l'Europe et le monde doivent être entièrement protégés de la Russie terroriste", a-t-il poursuivi, assurant avoir "échangé les informations disponibles et (nous) sommes en train de clarifier tous les faits".
Son ministre des Affaires étrangères avait demandé une réunion "immédiate" de l'Otan et qualifié de "théories du complot" les allégations, publiées sur internet, selon lesquelles il pourrait s'agir d'un missile ukrainien tombé en territoire polonais.
Si l'origine russe de ces missiles venait à être avérée, cela signifierait que la Russie a agressé un pays membre de l'Otan, qui pourrait dès lors être en capacité de réagir militairement. Moscou, pour sa part, nie toute agression et a considéré ces déclarations comme "une provocation délibérée dans le but d'aggraver la situation". "Aucune frappe sur des cibles proches de la frontière entre l'Ukraine et la Pologne n'a été effectuée par des roquettes russes. L'épave publiée par les médias polonais depuis la scène du village de Przewodow n'a rien à voir avec les armes russes", a dénoncé un communiqué.
Les pays européens apportent leur soutien mais restent prudents sur l'origine du tir
De leur côté, les dirigeants de la France, du Royaume-Uni ou de l'Allemagne ont échangé par téléphone avec le Président Polonais suite à ces événements, exprimant leur soutien. Mais nombre de capitales occidentales ont aussi appelé à la prudence.
"La Pologne peut compter sur le soutien de la France et notre disponibilité pour appuyer les enquêtes en cours", a tweeté Emmanuel Macron. La France a par ailleurs appelé à "la plus grande prudence" sur l'origine du missile tombé en Pologne, "beaucoup de pays" de la région disposant du même type d'armement, a déclaré mercredi l'Élysée, qui met en garde contre "les risques d’escalade importants". "Identifier le type de missile n'est pas forcément identifier l'acteur qui l'a mis en œuvre", a poursuivi la présidence française, selon tf1info.
Pour sa part, le président américain Joe Biden a estimé qu'il ne pouvait pas s'agir d'un tir russe. "Il est improbable (...) qu'il ait été tiré depuis la Russie", a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion d'urgence mercredi des dirigeants des grandes puissances du G7 (États-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Canada, Japon), en Indonésie, en marge du sommet du G20. "Je vais m'assurer que nous puissions déterminer ce qu'il s'est passé exactement" avant de décider d'une réaction, a-t-il ajouté. Washington, dont de nombreuses bases militaires sont déployées sur le territoire polonais et qui compte quelque 10.000 militaires, dit suivre la situation de près, et mène l'enquête sur l'origine de ces explosions.