Mort de l'acteur Guy Marchand à l'âge de 86 ans
Ex-parachutiste, crooner de jazz, loulou chez Pialat, musicien chez Truffaut, Burma pour la télévision, grande « gueule » chez à peu près tout le monde, de Claude Zidi à Christophe Honoré, Guy Marchand est mort, à l’âge de 86 ans.
Si le paradis existe, on lui souhaite que saint Pierre y ait refourgué sa place à San-Antonio.
Pour Guy Marchand, comme pour le héros de Frédéric Dard, action, belles pépées et truculence resteront pour les siècles des siècles la seule sainte trinité qui vaille, rapporte l'AFP.
Flambeur, dépensier, hâbleur, autoproclamé voyou devant l’Eternel… Cette grande gueule, et « gueule » tout court, du cinéma français et de la télévision, s’est éteinte, vendredi 15 décembre, à l’hôpital de Cavaillon (Vaucluse), ont annoncé ses enfants à l’Agence France-Presse.
Ex-parachutiste, crooner de jazz aussi à l’aise avec une clarinette qu’en joueur de polo, il aimait la réplique qui fuse, la formule qui claque, le langage vert. Comme si cela le tenait en vie. Ça et l’amour.
« Audiard c’est mon maître. Pourquoi ? Parce que c’est la littérature et la rue, disait-il. Je ne suis qu’un petit voyou du 19e, j’y tiens, à ça, à ces origines. Dans mon quartier, on disait plus facilement “enculé” que “comment tu vas ?” J’appelais le prince de Liège “gros cul”, et Deneuve “Catherine d’Occase” – enfin c’est Gainsbourg qui lui avait filé ce blase. »
Né le 22 mai 1937, Guy Marchand est le fils de Raymond le garagiste communiste (« Lui, ce n’est pas compliqué, c’est Gabin dans Remorques ») et de Germaine, « beauté fantastique » qui avait voulu entrer dans les ordres. Jusqu’à la fin, il conservait la photo de sa mère en évidence sur son bureau et ses cendres dans sa chambre.