Mort de Nahel : le passager arrière de la voiture livre son témoignage
Le Parisien a recueilli le témoignage du passager arrière de la voiture que conduisait Nahel lorsqu’il a été tué par un policier. Il corrobore les images de la vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
Le Parisien a choisi de l’appeler Adam. Il a 14 ans. Ce mardi 27 juin, il se rend au collège à Nanterre (Hauts-de-Seine) pour passer les épreuves du brevet quand il croise Nahel au volant d’une Mercedes Classe A jaune. Il lui propose de l’emmener, Adam monte sur la banquette arrière. « Mon fils ne savait pas que Nahel n’avait pas de permis de conduire, ni qu’il était encore mineur », précise le père d’Adam.
Des policiers à moto arrivent et demandent à Nahel de s’arrêter, il refuse avant se retrouver pris dans un embouteillage. La suite, c’est Adam qui la raconte, par l’intermédiaire d’un texte transmis au Parisien par son père. Selon ce récit, « les policiers […] ont pointé leurs armes sur Nahel ». Nahel aurait pris « environ trois » coups, et aurait tenté de « se protéger la tête ».
L’un des policiers aurait selon Adam lancé « qu’il allait lui mettre une (balle) dans la tête ». Ensuite, le pied de Nahel aurait « lâché le frein sûrement par panique, en essayant de se protéger ». « La voiture a avancé toute seule. C’était une automatique. Et le policier a dit à son collègue de tirer. Et le coup est parti », ajoute Adam dans son texte.
« C’est un fou, il a tiré »
Il a d’abord cru que Nahel n’avait pas été touché : « Après avoir reçu la balle, il a dit : C’est un fou, il a tiré. » La Mercedes aurait ensuite « accéléré d’un coup », et Adam a « senti un choc » quand le véhicule s’est encastré dans du mobilier urbain. Adam parvient à s’extraire du véhicule, et est aussitôt interpellé par l’un des deux motards, selon ouest-france.
« Je me suis retrouvé par terre. J’ai dit (au policier) que je n’avais rien fait, et il m’a dit : Ferme ta gueule. Et il m’a menotté. » Adam est ensuite conduit dans une voiture de police. C’est là qu’il aurait entendu le motard qui n’a pas tiré sermonner son binôme. Ce policier lui aurait dit qu’il « n’aurait pas dû tirer, parce qu’ils allaient faire un barrage plus loin ». Ce policier aurait ajouté que « Nahel était mort ». « C’est à ce moment-là que j’ai compris », confie l’adolescent.