Mort de Nahel : le troisième occupant de la voiture interrogé par l'IGPN
Le jeune homme s'est présenté sur convocation ce lundi matin pour être entendu par la police des polices sur les circonstances du drame.
C’est un témoin clé. Le troisième jeune homme qui se trouvait dans la Mercedes jaune de Nahel et qui avait pris la fuite après le tir mortel d’un policier a été entendu ce lundi par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), a appris Le Figaro de sources concordantes. Âgé de 17 ans, cet adolescent, ami de la victime, est déjà connu de la justice, nous précise une source policière.
Selon nos informations, il fait l’objet d’un contrôle judiciaire comportant une interdiction de sortie entre 23h00 et 6h00. Une restriction à laquelle il a contrevenu dans la nuit de samedi à dimanche et qui lui a valu un bref placement en rétention judiciaire.
Témoin oculaire
Relâché dimanche en fin de matinée, il a pu se présenter à 11h00 ce lundi dans les locaux de la police des polices, sur convocation, pour être auditionné en tant que témoin dans le cadre de l'enquête ouverte pour «homicide volontaire par dépositaire de l'ordre public» . Il a donc pu livrer sa version sur le drame qui s'est déroulé sous ses yeux. L’adolescent était assis à l’avant de la Mercedes Classe A, modèle AMG, jaune conduite «à vive allure» par Nahel, dans les rues de Nanterre. Poursuivi par des policiers qui lui avaient enjoint à plusieurs reprises de s'arrêter, le conducteur avait tenté de les semer en grillant des feux rouges.
Il avait finalement été rattrapé par les deux motards de la compagnie territoriale de circulation et de sécurité routière des Hauts-de-Seine, qui s'étaient positionnés «sur le côté gauche» de la voiture, «l'un au niveau de la portière du conducteur, l'autre près de l'aile avant gauche, a retracé jeudi dernier le procureur de Nanterre, Pascal Prache. Ils disent avoir tous deux sorti leurs armes et les avoir pointées sur le conducteur pour le dissuader de redémarrer en lui demandant de couper le contact», a-t-il poursuivi. Mais la Mercedes avait finalement redémarré, et l'un des policiers avait tiré à bout portant sur Nahel, touché mortellement au thorax.
Deux versions opposées
Durant sa fuite, le passager s’était déjà épanché sur ce drame dans les médias, affirmant que l'un des fonctionnaires avait mis «un coup de crosse à Nahel, gratuitement. Le deuxième motard s'est penché par la fenêtre, et il lui a mis un coup de crosse, lui aussi», a-t-il raconté au Parisien . Il aurait ensuite menacé l'adolescent au volant de lui «mettre une balle dans la tête» s'il ne coupait pas le moteur. Toujours selon sa version, Nahel aurait alors «essayé de se protéger (...) et comme il était un peu sonné, son pied s'est enlevé de la pédale de frein. Comme la voiture, c'est une automatique, elle a avancé toute seule. Le policier situé près de la fenêtre a dit à son collègue : Shoote-le ! C'est là que le motard qui était à l'avant a tiré », a détaillé le témoin. Reste à savoir s'il a maintenu ce récit devant les enquêteurs de l'IGPN, et s'il sera confirmé ou infirmé par les investigations, selon lefigaro.
De son côté, le mis en cause, âgé de 38 ans, a reconnu être l'auteur du coup de feu et a plaidé la légitime défense. Quant au parquet de Nanterre, il a considéré «que les conditions légales d'usage de l'arme n'étaient pas réunies» et a annoncé la mise en examen du motard ainsi que son placement en détention provisoire.