Nice : malgré l’opposition d’Estrosi, les manifestations de soutien à la Palestine se multiplient
De nouvelles manifestations de soutien à la Palestine se multiplient de plus en plus en France…
Des centaines de soutiens à la Palestine se rassemblent chaque soir depuis mardi sur le pas de l’hôtel de ville. Ils réclament notamment que les drapeaux israéliens soient retirés du fronton de la mairie. Le maire s’y refuse et le tribunal administratif lui donne raison.
«Je ne veux pas de cette France-là», a réagi mardi le maire de Nice, Christian Estrosi, sur le réseau social Thread alors que plusieurs dizaines d’individus s’étaient réunies devant l’hôtel de ville en soutien à la Palestine. Des drapeaux d’Israël avaient alors été déposés sur le sol et recouverts de faux sang pour condamner les dernières frappes militaires de l’État hébreu sur Gaza. «J'ai demandé au préfet d'intervenir pour faire cesser le rassemblement sauvage en cours devant l'hôtel de ville de Nice», avait fait savoir l’édile.
Ce qui n’a pas empêché, dès le lendemain, une autre mobilisation d’avoir lieu sur le fronton de la mairie, gonflée par plus de manifestants encore. Idem jeudi soir. Ils étaient cette fois près d’une centaine à réclamer que les drapeaux d’Israël, qui flottent aux côtés de ceux de la France et de l’Europe depuis le 7 octobre, soient retirés. «Retirez les drapeaux !» ont scandé en chœur les soutiens à la Palestine, encouragés par une jeune femme, mégaphone en main, rapporte le Figaro.
D’autres rassemblements à venir
Amira Zaiter, qui se présente sur les réseaux sociaux comme une militante niçoise et qui copréside l’association De Nice à Gaza, a indiqué que «des rassemblements auront lieu tant que les drapeaux ne ser[aien]t pas enlevés». Et une autre militante, interrogée par France Bleu Azur, de poursuivre : «On exige le retrait de ces drapeaux qui n'ont rien à faire sur une mairie. Christian Estrosi affiche ses convictions personnelles, ce n'est pas normal. Il peut les afficher dans son jardin s'il le souhaite, mais pas ici. Sinon il embarque tous les Niçois avec lui alors qu'on a chacun nos convictions».
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Ce n’est pas la première fois que ce soutien affiché de la capitale azuréenne à Israël exacerbe les tensions autour du conflit au Moyen-Orient. Fin octobre, deux Niçoises, dont Amira Zaiter, avaient déjà écrit à Christian Estrosi pour lui demander de «retirer les drapeaux israéliens» qui, selon elles, «alimentent la haine et la division entre Niçoises et Niçois». Une sollicitation aussitôt balayée d’un revers de manche par le premier magistrat de la capitale azuréenne : «Afficher le drapeau d'Israël n'est pas plus irresponsable que d'afficher celui de l'Ukraine ou de l'Arménie», avait-il alors fait savoir. «Quand une démocratie est attaquée nous sommes à ses côtés», avait-il insisté.
Un recours rejeté
Un recours avait finalement été déposé le 22 janvier devant le tribunal administratif par un collectif pour faire retirer les drapeaux aux couleurs d’Israël. Vendredi, le juge des référés a rejeté cette demande pour défaut d’urgence. «Les drapeaux israéliens sont déployés depuis plus de sept mois et les requérants, qui ne font état que de risque accru pour la sécurité publique des Niçois, n'apportent aucun élément sur la réalité de possibles troubles à l'ordre public liés au déploiement des drapeaux en litige. Ainsi, la condition tenant à l'urgence [...] ne peut être regardée comme remplie», indique l’ordonnance du magistrat.
Sollicité par Le Figaro, l’édile n’a de son côté pas donné suite. Officiellement, sa ligne sur le sujet n’a pas bougé : les drapeaux ne seront retirés que lorsque tous les otages israéliens seront libérés. En attendant un nouveau rassemblement est prévu vendredi soir devant l’hôtel de ville de Nice. «Pour la dignité des Palestiniens !», a écrit Amira Zaiter sur X.
Palestine : Harvard ne prendra plus position sur des sujets controversies
Par ailleurs, dans un rapport publié mardi, l’université américaine prend la décision de ne plus afficher de parti pris sur des questions non liées à sa fonction d’enseignement, après des mobilisations pro-Palestine sans précédent sur le campus.
Harvard se recentre sur le cœur de sa mission, l’éducation. La célèbre université américaine a fait part ce 28 mai de sa décision de ne plus afficher de positionnement sur des questions qui ne concerneraient pas directement ses fonctions principales, relatent nos confrères du Guardian . À l’origine de cette nouvelle réglementation, un groupe de travail constitué de hauts membres de l’administration et du corps enseignant de l’université crée alors que l’institution traverse une crise profonde.
Un mois après l’attaque terroriste du Hamas sur Israël, 34 associations étudiantes de l’université avaient signé un communiqué blâmant le «régime d'apartheid» imposé par Israël aux Palestiniens, et rejetant sur Israël l’entière responsabilité du drame. Au mois de janvier dernier, la présidente d’Harvard Claudine Gay avait été forcée de démissionner après des accusations de plagiat et un refus de condamner les discours antisémites grandissant dans l’université. Trois mois plus tard enfin, des étudiants envahissaient le campus, appelant à une rupture des partenariats avec les entreprises liées à Israël.
Si la question de la guerre à Gaza a joué un rôle dans cette décision prise par Harvard, la direction précise néanmoins que le problème est bien plus ancien.