Niger : le général Tiani dresse son bilan et accuse la France
À l’occasion de la date anniversaire de l’accession à l’indépendance du Niger, le samedi 3 août, le général de brigade Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, a accordé une interview fleuve à la télévision natio
Ce long entretien, qui a duré près de deux heures, a permis au général de revenir sur une année de pouvoir obtenue par la force et de dresser un bilan de son mandat.
Le général Tiani a débuté son intervention en mettant en avant la souveraineté retrouvée du Niger, qu’il considère comme l’un des principaux acquis de son régime. Il a également réitéré son soutien indéfectible aux forces armées, essentielles selon lui dans la lutte contre le terrorisme. Ce thème central de son discours s’est accompagné de vives accusations à l’encontre de la France. Le général a accusé l’ancienne puissance coloniale de financer et d’entraîner des groupes terroristes dans la région, notamment au Bénin. Il a évoqué des mouvements des services secrets français et la livraison d’armes à des groupes comme Boko Haram et Iswap, bien que ces allégations n’aient pas été accompagnées de preuves concrètes.
Le général Tiani est également revenu sur les sanctions imposées par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) l’an dernier, affirmant que celles-ci avaient renforcé la résilience du Niger. Concernant les relations diplomatiques avec le Bénin, il s’est montré satisfait des efforts de médiation menés par deux anciens présidents béninois pour rétablir le dialogue entre les deux pays. Contrairement à son Premier ministre, le général n’a pas évoqué la présence de bases françaises au Bénin, mais a insisté sur la menace des « agents subversifs du renseignement français » visant à déstabiliser le Niger.
Sur le plan régional, le général Tiani s’est félicité de la coopération avec le Mali et le Burkina Faso au sein de l’Alliance des États du Sahel. Il a annoncé que la Confédération, lancée le 6 juillet dernier, n’était qu’une « étape intermédiaire » vers une « Fédération » entre les trois États.
Cependant, le général Tiani n’a pas abordé la récente décision de justice ordonnant la libération de quatre anciens ministres du régime déchu. Bien que l’exécution de cette décision se fasse attendre, il est possible que des libérations interviennent dans les semaines à venir, période de fête souvent propice aux grâces étatiques.
Ce bilan du général Tiani, à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance du Niger, met en lumière les défis et les controverses qui ont marqué sa première année de pouvoir.