Crise au Nigeria : les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada exhortent leurs ressortissants
Les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada ont émis des avertissements à leurs ressortissants au Nigeria pour qu'ils soient prudents à l'approche de manifestations contre la mauvaise gouvernance et la hausse des coûts de la vie prévues à partir de jeudi.
Ces avertissements ont été communiqués dans des déclarations et des mises à jour des conseils aux voyageurs sur les sites Web de leurs ambassades respectives.
Le ministère des Affaires étrangères britannique a déconseillé tout voyage dans au moins sept États fédérés de la région septentrionale du Nigeria, ainsi que dans les zones riveraines de la région riche en pétrole du delta du Niger.
L'ambassade des États-Unis au Nigeria a recommandé aux citoyens américains d'éviter les foules et les manifestations, dans un communiqué publié vendredi. De même, les autorités canadiennes ont émis un avis similaire en mettant en garde contre le fait que même des manifestations pacifiques pourraient devenir violentes à tout moment.
Pour l'instant, les autorités françaises n'ont pas émis de recommandations spécifiques concernant les manifestations prévues en fin de semaine au Nigeria.
Les Nigérians, en particulier de jeunes citoyens, ont lancé des appels, notamment sur les réseaux sociaux, pour manifester contre la mauvaise gouvernance et la hausse des coûts de la vie.
Les forces de sécurité nigérianes ont averti à plusieurs reprises contre toute répétition des manifestations violentes qui ont eu lieu au Kenya et qui ont contraint le gouvernement à abandonner son projet de nouvelles taxes en juin.
Le Nigeria, confronté à une grave crise économique, a connu peu d'agitation récente. L'inflation a atteint un niveau record d'environ 34% en juin, avec l'inflation des denrées alimentaires dépassant les 40%, selon le Bureau national des statistiques.
Les autorités ont exhorté les Nigérians à ne pas descendre dans les rues, certains accusant les organisateurs de chercher à déstabiliser le pays.
Le porte-parole de l'armée, le général Edward Buba, a déclaré lors d'une conférence de presse que bien que les citoyens aient le droit de manifester pacifiquement, ils n'ont pas le droit de provoquer l'anarchie ou de répandre la terreur.
D'autre part, Atiku Abubakar, le chef du principal parti d'opposition, le Parti démocratique du peuple (PDP), a souligné que le gouvernement devrait garantir la sécurité des manifestations pacifiques, affirmant que toute tentative de répression de ces droits serait non seulement anticonstitutionnelle, mais constituerait également une attaque directe contre la démocratie.