Nouveau premier ministre : Wauquiez hausse le ton avec Macron après un entretien «décevant»
Il s’agissait de la deuxième rencontre entre le président de la République et le chef des députés de La Droite républicaine.
Ce dernier a déploré une deuxième rencontre infructueuse, rapporte l'AFP.
Le leader de la droite Laurent Wauquiez a durci le ton ce mercredi 28 août face à Emmanuel Macron après un entretien «décevant» à l'Élysée dans le cadre de nouvelles consultations pour former un gouvernement, où il a demandé au chef de l'État de nommer «enfin un premier ministre» sans «procrastiner».
«Aucune position nouvelle, pas de véritable projet pour les Français structuré, pas de vision de ce que serait un programme gouvernemental pour les mois à venir», a estimé devant la presse le chef des députés de La Droite républicaine à sa sortie de l'Élysée, accompagné des autres responsables des Républicains Bruno Retailleau et Annie Genevard.
«Cet entretien s'est malheureusement avéré décevant», a-t-il déclaré à l'issue de cette deuxième rencontre avec le chef de l'État après celle de vendredi où il avait réitéré l'indépendance de sa formation politique et son refus de participer à un gouvernement ou une coalition avec le camp présidentiel.
«Nous avons dit au président de la République qu'il fallait maintenant qu'il assume ses responsabilités et qu'il nomme enfin un premier ministre pour sortir de la crise qu'il a lui-même provoquée avec la dissolution» de l'Assemblée nationale, a affirmé le patron du groupe Droite républicaine à l'Assemblée qui compte 47 députés.
«Les positions des uns et des autres sont connues et il n'y a plus aucune raison maintenant de procrastiner», a-t-il insisté, sans répondre aux questions de la presse.
«Le principal responsable de la situation actuelle»
Lors de sa rentrée politique dimanche au Mont Mézenc, sur ses terres de Haute-Loire, Laurent Wauquiez avait donné l'impression d'épargner dans son discours Emmanuel Macron, concentrant ses attaques les plus virulentes sur LFI et le RN.
Chez les Républicains, on soupçonne désormais le chef de l'État de vouloir leur faire porter la responsabilité de l'échec de la formation d'un gouvernement avec la macronie : «il essaie de nous refiler la patate chaude», a déploré auprès de l'AFP une source du parti.
«Il est le principal responsable de la situation actuelle», ajoute cette source qui reproche au président d'avoir dissous l'Assemblée «soit sur un coup de tête, soit par caprice», rappelant que la droite a mis sur la table un pacte législatif en juillet. Laurent Wauquiez a d'ailleurs redemandé à M. Macron de «s'engager» sur les propositions de ce texte, qui reprend des mesures réclamées de longue date par la droite.
Selon lui, il s'agit de «quelques priorités qui peuvent rassembler largement les Français, que ce soit la question de la sécurité, que ce soit la question de la revalorisation du travail, que ce soit la question d'une plus grande fermeté sur l'immigration, que ce soit la question de la lutte contre le gaspillage de l'argent public, mais avec comme contrepartie aucune augmentation d'impôts et la protection du pouvoir d'achat».
«Nous avons dit au président de la République que nous étions ouverts à un travail collaboratif avec le futur gouvernement» sur la base de ces «priorités», a complété Annie Genevard.
«Nous ne serons pas des agents de blocage du pays, le pays a besoin d'avancer et nous voulons en être les acteurs», a-t-elle ajouté, tout en prévenant que Les Républicains ne participeront pas à une «politique mi-chèvre mi-chou ou une politique du “en même temps”».