Nouvelle-Calédonie : Fin de l'état d'urgence et envoi de renforts pour apaiser les tensions
Lundi soir, à 20 heures, l'Élysée a annoncé la levée de l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie.
Cette décision intervient malgré des tensions persistantes sur l'archipel, exacerbées par la récente visite du Président Emmanuel Macron. Simultanément, 480 gendarmes supplémentaires seront déployés pour tenter de rétablir l'ordre et apaiser la situation.
L'état d'urgence, instauré le 15 mai, faisait suite à des violences ayant causé la mort de sept personnes. Ces troubles ont été déclenchés par l'adoption à Paris d'une réforme visant à élargir le corps électoral local, incluant désormais les résidents établis depuis au moins dix ans. Les indépendantistes, notamment le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), craignent que cette mesure ne marginalise davantage le peuple autochtone kanak.
Levée de l'état d'urgence pour favoriser le dialogue
La levée de l'état d'urgence a pour objectif de faciliter les réunions des différentes composantes du FLNKS et de permettre aux élus d'intervenir sur les barrages routiers pour en appeler à leur démantèlement. « Le Président a décidé de ne pas reconduire l'état d'urgence. Celui-ci ne sera pas prorogé au-delà de son délai légal de 12 jours », a précisé l'Élysée.
Situation tendue mais stabilisée
Malgré une nuit relativement calme de dimanche à lundi, la situation reste tendue, notamment dans certains quartiers du Grand Nouméa où les forces de l'ordre peinent à maintenir le contrôle. L'aéroport international demeure fermé aux vols commerciaux jusqu'au 2 juin. L'exécutif espère que l'assouplissement des restrictions encouragera le dialogue, en particulier avec le collectif indépendantiste CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain), au cœur de la contestation.
Le FLNKS a renouvelé son appel au calme et demandé la levée des barrages, condition essentielle pour l'ouverture de négociations concrètes. Emmanuel Macron, lors de sa visite à Nouméa, a mis en place une mission de dialogue composée de trois hauts fonctionnaires. Cette mission a déjà entamé des échanges avec les différentes parties prenantes pour établir un accord global sur la réforme du corps électoral.
Dans un entretien au Parisien, Emmanuel Macron a suggéré un référendum national pour entériner la réforme électorale en Nouvelle-Calédonie, une idée mal accueillie tant sur l'archipel qu'en métropole. Parallèlement, l'Élysée a annoncé l'envoi de sept unités de forces mobiles supplémentaires, soit 480 gendarmes, portant à 3 500 le nombre de forces de l'ordre déployées. Deux gendarmes ont perdu la vie lors des émeutes, soulignant la gravité de la situation.
La levée de l'état d'urgence et l'envoi de renforts marquent une étape cruciale dans la tentative de stabiliser la Nouvelle-Calédonie. L'exécutif mise sur le dialogue pour surmonter les tensions et trouver une solution consensuelle à la réforme électorale controversée. Les jours à venir seront déterminants pour l'avenir de l'archipel et la restauration de la paix sociale.