En Nouvelle-Calédonie, Gérald Darmanin renoue un dialogue qui reste à concrétiser
Au terme de sept jours de visite, Gérald Darmanin a quitté dimanche la Nouvelle-Calédonie sur la promesse de nouveaux échanges apaisés avec les indépendantistes, mais le calendrier des discussions sur le statut du territoire reste à définir.
La mission du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer était ardue : renouer avec les partisans de l’indépendance du territoire du Pacifique-Sud, tout en ménageant le camp loyaliste favorable au maintien de la souveraineté française.
Depuis plus d’un an, le dialogue était rompu avec le Front de libération kanak socialiste (FLNKS), qui fédère une bonne partie des indépendantistes.
Le mouvement avait notamment boudé une rencontre prévue en octobre à Paris pour définir les modalités des discussions sur le futur statut du territoire. Trois référendums ont rejeté l’indépendance mais la légitimité du dernier, organisée en décembre 2021 en pleine épidémie de Covid, a été vivement contestée par le FLNKS.
Darmanin pas pressé
Toute la semaine, Gérald Darmanin a donc multiplié les contacts avec les indépendantistes pour les convaincre de revenir à la table des discussions. Objectif atteint.
Si le vice-président de l’Union calédonienne (UC), principale composante du FLNKS, Gilbert Tyuiénon, a redit au ministre « l’humiliation pour le peuple kanak » qu’avait constitué le maintien du référendum du 12 décembre, il a confié avoir été « agréablement surpris » par leurs échanges,selon 20 minutes.
Gérald Darmanin a ainsi accepté la proposition indépendantiste de réunions bilatérales en février 2023, après le congrès du FLNKS. « Je n’accélérerai pas la cadence, a-t-il promis vendredi lors d’un entretien aux médias locaux.
C’est dans quelques semaines, je crois que la paix vaut bien d’attendre quelques semaines ». Un geste apprécié des indépendantistes à double titre.
D’abord parce que le congrès du FLNKS doit leur permettre de parler d’une seule voix face à l’Etat.
Ensuite parce que les réunions bilatérales, notamment sur la décolonisation et le droit à l’autodétermination, signent de facto le report des négociations sur le futur statut du territoires,selon 20 minutes.