Ousmane Sonko fustige le silence français : le discours marquant à l'université de Dakar
Accompagné de l'opposant français de gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, Sonko a prononcé un discours enflammé devant un amphithéâtre rempli à craquer.
Jeudi dernier, l'université de Dakar était le théâtre d'un événement politique majeur. Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, y est apparu pour la première fois en public depuis l'accession de son mouvement au pouvoir il y a six semaines. Accompagné de l'opposant français de gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, Sonko a prononcé un discours enflammé devant un amphithéâtre rempli à craquer.
L'atmosphère était électrique dans l'amphithéâtre de 1 200 places. L'arrivée tant attendue d'Ousmane Sonko a déclenché une explosion de joie parmi les étudiants présents. Pour beaucoup, c'était la première fois de les voir en personne. "Je ne l'ai jamais vu en face, je le vois tout simplement à la télé et cela m'étonne de la confiance. Cela me donne aussi l'envie d'étudier et d'être un leader", témoigne Mohamed Abdul Wahab Ba, étudiant en philosophie.
Lors de son discours, Sonko a abordé les thèmes qui lui sont chers : la souveraineté, l'identité et l'indépendance. Revêtu d'un boubou blanc, il n'a pas hésité à critiquer le manque de soutien de certains pays, notamment la France, envers son parti. Il a dénoncé le silence de la France face à la répression violente du mouvement politique au Sénégal, qui a entraîné la mort de plus de soixante personnes, des milliers de blessés et plus d'un millier de détenus politiques.
Pour les étudiants comme Abdullaye Ly, il est temps d'ouvrir un nouveau chapitre. "Il faut que l'Europe sache que vraiment l'Afrique a changé, sa jeunesse est prête à s'engager pour le développement de son continent. On veut changer le système", déclare-t-il, qualifiant Sonko de "professeur politique" et de "petit Sankara".
Sonko a également profité de cette tribune pour critiquer l'attitude des Européens envers les régimes putschistes au Mali, au Niger et au Burkina Faso, insistant sur le soutien continu du Sénégal à ses voisins du Sahel.
Alors que Sonko dénonçait vigoureusement le pouvoir français, Jean-Luc Mélenchon, opposant au président Emmanuel Macron, a salué l'alternance démocratique au Sénégal survenue il y a six semaines.