Le titre "Le Mali…, ma vie ! " a suscité bien plus que de simples commentaires au Mali.
Publié par Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre malien de transition, cet ouvrage autobiographique de 304 pages a déclenché une polémique, attirant des critiques acerbes de diverses personnalités.
Parmi les voix discordantes, l'ancien Premier ministre Soumana Sacko a élevé la voix contre certains passages du livre, notamment ceux relatifs à ses relations avec le général Moussa Traoré, ancien dirigeant du Mali de 1968 à 1991. "Ce monsieur raconte n’importe quoi, des mensonges fabriqués de toutes pièces", a-t-il déclaré.
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Dans la sphère de la société civile, Moctar Sy, du mouvement Génération Engagée, a également exprimé son désaccord quant au moment choisi pour la publication de l'ouvrage. Il estime que la sortie du livre intervient à un moment inapproprié, alors que le président de la transition appelle à l'unité nationale et au dialogue pour surmonter les défis du pays.
Du côté des défenseurs de Choguel Maïga, Allaye Bocoum, son conseiller spécial, défend vigoureusement l'ouvrage, arguant que "On produit un livre quand on le veut." Il soutient que le Premier ministre ne vise personne dans ses écrits, se contentant de relater des faits. "Il relate les faits", affirme Bocoum, ajoutant que la politique révèle le vrai caractère des individus.
Dans cette autobiographie, Choguel Kokalla Maïga évoque les grandes étapes de sa vie de 1962 à 2024, abordant ses motivations politiques ainsi que ses relations avec les présidents précédents et actuels du Mali, y compris le Colonel Assimi Goïta, président de la Transition. Des proches de l'ancien président Amadou Toumani Touré l'accusent d'ingratitude, tandis que d'autres passages critiquent ouvertement le rôle de certaines personnalités politiques, comme le colonel Abdoulaye Maïga, dans des événements récents tels que les Assises nationales de la refondation en 2021.
L'ouvrage de Choguel Maïga a ainsi plongé le Mali dans une polémique intense, révélant les divisions et les tensions sous-jacentes au sein de la classe politique et de la société civile.