Pénurie de carburant : l'Île-de-France région la plus touchée
Plusieurs raffineries et dépôts sont bloqués pour protester contre la réforme des retraites. Quelle est la situation à la pompe dans votre département ?
Les files d'attente devant les stations essence sont-elles de retour ? Cinq mois après les grèves dans les raffineries françaises, un nouveau conflit social perturbe l'approvisionnement à la pompe.
En cause : la paralysie de ces mêmes raffineries par la CGT-Chimie pour s'opposer à la réforme des retraites. Depuis quelques jours, les blocages s'intensifient dans ces lieux de production comme dans certains des 200 dépôts de l'Hexagone.
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Selon les calculs réalisés par Fig Data, 10,1% des stations-service du pays ne disposaient pas, dimanche à 13h, soit d'essence (SP98, SP95, E10), soit de diesel. En tout, 29 départements recensent au moins 10% de stations en rupture totale ou partielle sur leur territoire.
À l'instar d'octobre dernier, les difficultés varient fortement en fonction de votre département. La région parisienne est désormais la zone la plus touchée.
Dans le Val-de-Marne, près d'une station sur deux se déclare en rupture partielle (41%) ou totale (12%). À Paris, 41,7% des pompistes subissent des pénuries. Un chiffre sensiblement égal dans les Hauts-de-Seine (43,6%) ou dans l'Essonne (45,1%).
La Loire-Atlantique, territoire le plus affecté les semaines précédentes, compte à l'heure actuelle 16% de ses stations «en difficulté».
Dans les Bouches-du-Rhône, c'est 21,1% des postes d'essence qui se déclarent toujours en rupture.
À l'exception de la Haute-Garonne (13,8%) ou de la Marne (12,1%), le sud-ouest comme le quart nord-est apparaissent toujours relativement épargnés.
Concernant l'Ile-de-France, deux raffineries stratégiques ont stoppé leur production depuis plusieurs jours, celle d'Esso-ExxonMobil à Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) et le site tout proche de TotalEnergies à Gonfreville-L'Orcher, mais leurs stocks de carburants sont pleins.
La première a reconduit mercredi son mouvement jusqu'à la prochaine journée nationale de mobilisation du 6 avril, mais les syndicats ont accepté de sortir un «petit volume» de carburants.
Outre les raffineries normandes, de nombreux sites de production bloquent encore leurs expéditions : celui de TotalEnergies à Donges (Loire-Atlantique), ou, plus au sud, la raffinerie PetroIneos de Lavéra (Bouches-du-Rhône). Des expéditions ont par ailleurs lieu de manière sporadique à la raffinerie Esso-ExxonMobil voisine de Fos-sur-Mer.
Elles ont également repris depuis quelques jours à la raffinerie TotalEnergies de Feyzin (Rhône), tout comme au dépôt de Flandres.
Le SP98 repasse au-dessus des deux euros
Côté prix, le mouvement de blocage des raffineries a provoqué un léger sursaut.
L'essence a ainsi augmenté d'un centime cette semaine, le litre de SP98 se stabilisant désormais au niveau des deux euros.
C'est cependant dix centimes de plus qu'au début de l'année, sous l'effet de la fin des ristournes accordées par le gouvernement et par TotalEnergies.
Le gazole coûtait en moyenne ce jeudi 1,84€ par litre, en légère baisse.
Nous rapporte Le Figaro .