Paris 2024 : Mariam Bolaji, première médaillée africaine en badminton aux Jeux Paralympiques
Un moment historique a eu lieu à l'Aréna Porte de la Chapelle, au nord de Paris, le 2 septembre, lorsque Mariam Eniola Bolaji a remporté la médaille de bronze en badminton lors des Jeux paralympiques de Paris 2024.
À 18 ans, la Nigériane a triomphé en petite finale face à l'Ukrainienne Oksana Kozyna avec un score impressionnant de 21-9, 21-9. Cette victoire représente non seulement la première médaille du Nigeria dans ces Jeux paralympiques, mais aussi la première médaille en badminton pour l'Afrique, toutes compétitions olympiques et paralympiques confondues.
Mariam Bolaji, rayonnante de bonheur, a exprimé sa fierté après sa victoire : « Je me sens si bien ! Je suis si heureuse, si fière de moi », a-t-elle déclaré avec un large sourire. « J’ai beaucoup travaillé, je ne voulais pas rentrer les mains vides. Au Nigeria, les sports de raquette sont très populaires, mais il est difficile d’en vivre. Cette médaille est la première pour l’Afrique au badminton, que ce soit aux Jeux olympiques ou paralympiques. »
Originaire d'Ibadan, dans l’état d’Oyo, Mariam est née avec une malformation à la jambe gauche. Elle a commencé sa carrière sportive avec le tennis de table avant de se tourner vers le badminton à l’âge de 15 ans. « Mon ancien entraîneur, Bello Rafiu Oyebanji, m’a dit que j’avais du potentiel et que je serais meilleure au badminton qu’au ping-pong. C’est lui qui m’a fait découvrir ce sport. Cette médaille est aussi pour lui, elle lui appartient », a-t-elle ajouté. L’entraîneur est malheureusement décédé tragiquement dans un accident de moto avant les Jeux de Tokyo.
Après une défaite en demi-finale contre la Chinoise Zuxian Xiao, Bolaji a montré une photo de son ancien coach en signe d’hommage. Elle a ensuite trouvé un soutien précieux auprès de la technicienne espagnole Dina Abouzeid, qui a contribué de manière significative à son succès. « Quand elle m’a raconté son histoire, j’ai voulu l’aider, raconte Dina Abouzeid. Nous nous sommes rencontrées lors d’une compétition en Égypte. Elle n’allait pas à l’école car elle n’avait pas d’argent. Je lui ai dit : 'Tu es très forte.' Elle m’a répondu : 'Pourquoi ne m’emmènes-tu pas en Espagne ?' C’est ainsi que cela a commencé. Elle est venue en stage pendant dix jours en janvier, puis a passé deux mois et demi à Vitoria-Gasteiz pour se préparer. Elle s’est entraînée intensivement avec des athlètes de tous niveaux. Et la voici avec une médaille de bronze ! »
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Dina Abouzeid a également souligné que cette médaille, bien que bronze, est perçue comme une victoire d’or. « Mariam avait beaucoup de pression. Elle est ici sur invitation, non pas en raison de son niveau, mais à cause des difficultés financières qui l’ont empêchée de participer aux tournois internationaux. Nous visons le titre, mais pour l’instant, ce bronze est un énorme accomplissement pour nous. »
Mariam Bolaji souhaite maintenant partager cette victoire avec sa grand-mère, qui l’a élevée après le décès de ses parents lorsqu’elle était enfant. Avant de rentrer pour célébrer avec elle, l’athlète compte profiter encore de Paris et soutenir ses compatriotes : « Maintenant, il me reste encore 4-5 jours pour profiter de Paris, et je vais aller encourager mes compatriotes. J’espère qu’il y aura d’autres médailles pour le Nigéria ! »