Paris : Une fusillade devant un centre culturel kurde , Un bilan provisoire de trois morts
Des coups de feu en plein centre de Paris. Au moins trois personnes sont mortes après avoir été touchées par des tirs, vendredi 23 décembre, vers midi, dans le 10e arrondissement de Paris
Un homme a été interpellé et placé en garde à vue, a annoncé le parquet de Paris.
Un premier bilan faisait état de deux personnes mortes, mais il s'est rapidement alourdi à trois morts. Les trois victimes décédées sont une femme et deux hommes, a précisé la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, dans un communiqué publié vendredi à 17h30. Un homme est blessé en urgence absolue et deux hommes blessés enurgence relative, toujours selon elle.
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Une enquête a été ouverte des chefs d'assassinats, tentatives d'assassinat, violences avec armes et infractions à la législation sur les armes. La direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) a été saisie pour poursuivre ces investigations, a précisé la procureure. La Brigade criminelle est saisie comme service coordonnateur.
En début d'après-midi, la maire du 10e arrondissement a annoncé l'ouverture d'une cellule psychologique sur place.
Les faits se sont déroulés aux alentours de midi, rue d'Enghien, au niveau d'un restaurant, d'un salon de coiffure et d'un centre kurde, dans un quartier commerçant et animé. Le centre, baptisé Ahmet-Kaya, en hommage à un chanteur populaire, est l'épicentre de la cause kurde à Paris, qui concerne les Kurdes en Turquie, en Syrie, en Irak, mais aussi en Iran.
Ali, trentenaire, un habitué des lieux qui se trouvait à l'intérieur du centre au moment des faits, décrit des tirs très forts et brefs : "C'était comme des gros pétards." "On était dans la rue, on a entendu des coups de feu, témoigne un autre riverain . On a vu des gens qui couraient à droite à gauche." Le témoin dit être "rentré dans le salon de coiffure" quelques minutes plus tard, puis avoir vu des "des gens interpeller" un individu "un peu âgé" et "grand".
On a vu un vieux monsieur blanc rentrer et tirer dans le centre culturel kurde, puis il est allé dans le salon de coiffure à côté. On est réfugiés dans le restaurant avec les salariés", a témoigné Romain, le directeur adjoint du restaurant Pouliche Paris, dans la rue où a eu lieu la fusillade, joint par téléphone par l'AFP.
Depuis le triple assassinat des militantes kurdes de janvier 2013, dans le 10e arrondissement également, le centre culturel Ahmet-Kaya était sur le qui-vive, mais il n'y avait pas de dispositif de sécurité renforcé ces dernières années. Ce sont "sans doute des camarades, des gens qu'on connaît", témoignent des habitants à . "On dénombre au moins trois militants kurdes décédés et plusieurs blessés, dont trois dans un état grave", a réagi le Conseil démocratique kurde en France.
Un homme de 69 ans, de nationalité française, soupçonné d'être le tireur, a été interpellé dans le salon de coiffure et placé en garde à vue peu après les faits. "Blessé au visage", il est hospitalisé, "en état d'urgence relative", a précisé la procureure de la République de Paris, qui s'est rendue sur place en début d'après-midi. Les motivations du suspect ne sont pas encore connues. "Les motifs racistes des faits vont évidemment faire partie des investigations qui viennent de débuter", a précisé Laure Beccuau.
Cet homme est connu des services judiciaires, a confirmé la procureure de la République de Paris. Il était sorti de prison le 12 décembre et était sous contrôle judiciaire, a appris d'une source proche de l'enquête.
Le tireur a voulu "manifestement s'en prendre à des étrangers", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui a toutefois précisé ne pas connaître "les motivations exactes du tueur". Néanmoins, le ministre de l'Intérieur a annoncé que les "lieux où se réunissent les membres de la communauté kurde" allaient être protégés et qu'il allait organiser une réunion vendredi soir pour étudier de près les menaces qui pèsent à l'encontre de cette communauté selon franceinfo.