Vidéo..À Paris, la grève des éboueurs vire à la bataille politique
À la mairie de Paris et à la Nupes, on accuse l'exécutif d'être responsable de la situation.
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5400 tonnes de déchets s'accumulaient dans les rues de Paris, ce dimanche 12 mars. Après plus d'une semaine de grève des éboueurs contre la réforme des retraites, les trottoirs des arrondissements qui ne font pas appel à des entreprises privées pour collecter leurs ordures croulaient encore sous les poubelles. Et au niveau politique, tout le monde se rejette la faute : la droite accuse Anne Hidalgo, et la Nupes accuse la majorité d'être responsable de la situation.
"Toutes ces poubelles sont dans la rue par la seule faute de Macron."
La semaine dernière, plusieurs maires d'arrondissements ont écrit des courriers à Anne Hidalgo. Jean-Pierre Lecoq, maire LR du 6e arrondissement, l'a alertée dans une missive envoyée le 10 mars sur les "risques sanitaires qui pourraient survenir en raison" du non-ramassage des ordures. Geoffroy Boulard, maire LR du 17e arrondissement, a réclamé à l'édile parisienne d'avoir recours à une collecte privée durant la grève. La maire du 7e arrondissement Rachida Dati (LR) a elle demandé "la mise en place d'un service minimum pour le ramassage des ordures" par des entreprises d'insertion, là aussi pour éviter les problèmes sanitaires, selon tf1info.
Pierre-Yves Bournazel, élu du 18e membre de la majorité (Horizons), plaide de son côté pour la réquisition en urgence d’agents de la mairie pour ramasser les ordures, et prône le passage au 100% privé. A Paris, le ramassage des déchets est organisé de telle façon que les agents de la mairie assurent la collecte dans la moitié des arrondissements parisiens, tandis que l'autre moitié est gérée par des prestataires privés.
Anne Hidalgo accusée de ne rien faire en soutien au mouvement
Sur Twitter, le ministre des Transports Clément Beaune, aussi député de Paris, a critiqué la gestion d'Anne Hidalgo, regrettant qu'"aucune mesure d’urgence, même partielle", n'ait été "décidée par la Ville de Paris. Enième exemple d’inaction et de mépris des Parisiens". Le député Renaissance de la capitale Sylvain Maillard pense lui aussi que l'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle est "totalement absente" et "dit que c'est très bien les blocages".
Ce n'est pas un secret, la maire de Paris soutient la mobilisation contre la réforme des retraites à laquelle elle est opposée. Elle estime que la clé du retour à la normale est entre les mains du gouvernement, elle l'appelle à débloquer la situation en retirant son texte. L'adjointe en charge de la propreté Colombe Brossel a d'ailleurs répondu à Clément Beaune sur Twitter en lui indiquant que si la réforme des retraites était "retirée en urgence, les incinérateurs et garages [seraient] débloqués en urgence". Une réponse approuvée par Anne Hidalgo, qui l'a retweetée. "Aux ministres qui font mine de s'intéresser à la grève des éboueurs : ils sont en grève contre votre réforme", a également réagi l'adjoint communiste Ian Brossat.
Les élus de la Nupes sont sur la même ligne de défense que la maire de Paris. "Laisser penser que l’amoncellement des déchets est lié à la gestion de la voirie par la mairie de Paris alors que les éboueurs sont en grève contre la réforme des retraites, il fallait oser", a réagi le premier secrétaire du PS Olivier Faure en mentionnant un message de la ministre Olivia Grégoire accusant la mairie de Paris de ne pas assurer sa "mission de service public". "Bravo aux éboueurs pour leur mobilisation ! Et si vous voulez que vos rues soient nettoyées, retirez votre reforme", a tweeté l'eurodéputée insoumise Manon Aubry. Pour le député LFI Antoine Léaument, "toutes ces poubelles sont dans la rue par la seule faute de Macron".