Passage de Rafah : Un carrefour de conflits depuis les accords d'Oslo
Israël déclare prendre un contrôle "total" et hisse son drapeau, signalant une nouvelle phase complexe dans le conflit
Depuis des décennies, le passage de Rafah, situé à la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte, est un point de tension majeur dans le conflit israélo-palestinien. Ce passage vital, contrôlé par l'Égypte et soumis à des restrictions israéliennes, est crucial pour les habitants de Gaza, qui dépendent largement de lui pour leurs déplacements et pour l'acheminement de biens essentiels.
Historiquement
L'histoire du passage de Rafah remonte aux accords d'Oslo de 1993, où Israël et l'OLP ont convenu de permettre le mouvement des personnes et des biens entre Gaza et l'Égypte, sous supervision internationale. Cependant, depuis le retrait israélien de Gaza en 2005, le contrôle du passage est devenu un point de discorde entre Israël, l'Égypte et le Hamas, qui a pris le contrôle de Gaza en 2007.
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Les accords d'Oslo sont une série d'accords intérimaires signés entre Israël et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) visant à établir un cadre pour un règlement pacifique du conflit israélo-palestinien.
Voici quelques points clés à leur sujet :
Signés en plusieurs étapes:
Il ne s'agit pas d'un accord unique, mais de plusieurs accords signés à différents endroits :
* La Déclaration de principes, signée à Washington en 1993, pose les bases d'une autonomie palestinienne temporaire de cinq ans.
* L'accord de Gaza-Jéricho (Oslo I) en 1994, qui donne à la nouvelle Autorité palestinienne des pouvoirs limités d'autonomie.
* L'accord intérimaire sur la Cisjordanie et la bande de Gaza (Oslo II) en 1995, qui prévoit un découpage des territoires palestiniens en trois zones avec un partage des responsabilités en matière de sécurité.
Objectif : un règlement pacifique:
L'objectif principal des accords d'Oslo était d'entamer un processus de paix aboutissant à un accord de paix permanent fondé sur les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Retrait israélien progressif:
Les accords prévoyaient un retrait progressif de l'armée israélienne des territoires palestiniens occupés, associé à la mise en place d'une force de sécurité palestinienne.
Controverses et difficultés:
La mise en œuvre des accords d'Oslo s'est heurtée à de nombreuses difficultés et controverses. Le retrait israélien n'a pas été aussi complet que prévu, et la violence s'est poursuivie. Le statut final de Jérusalem et le droit au retour des réfugiés palestiniens restent des points de friction majeurs.
Les accords d'Oslo représentent une tentative historique de parvenir à la paix entre Israéliens et Palestiniens. Cependant, leur héritage reste sujet à débat et leur impact sur le conflit continue à faire l'objet de discussions.
Cependant, Israël a imposé un blocus strict sur Gaza, affirmant que c'est nécessaire pour empêcher les armes et les combattants de pénétrer dans la bande de Gaza. En conséquence, Israël a souvent fermé le passage de Rafah, causant des difficultés considérables aux habitants de Gaza qui ont besoin de voyager pour des raisons médicales, éducatives ou économiques.
L'Égypte a également joué un rôle ambigu dans la question du passage de Rafah. Bien que le gouvernement égyptien ait parfois ouvert le passage pour permettre le passage de biens humanitaires et de personnes, il l'a également fermé à plusieurs reprises, en particulier après que le Hamas a pris le contrôle de Gaza. L'Égypte considère le Hamas comme une branche des Frères musulmans, un groupe interdit en Égypte, et craint que son contrôle sur Gaza ne menace la stabilité de la région.
Israël prend le contrôle
Récemment, l'armée israélienne a annoncé qu'elle prendrait le contrôle complet du côté palestinien du passage de Rafah, suscitant de vives réactions des responsables palestiniens et égyptiens. Cette décision unilatérale d'Israël est perçue comme une violation flagrante des accords précédents et une tentative de renforcer encore le blocus de Gaza.
Les conséquences de cette décision sont graves pour les habitants de Gaza, qui sont déjà confrontés à des conditions de vie difficiles et de guerre sans précèdent. La prise de contrôle totale par Israël du passage de Rafah signifie un contrôle accru sur les mouvements des personnes et des biens, ce qui pourrait aggraver encore la crise humanitaire dans la bande de Gaza.
Israël annonce un contrôle ‘’total’’ et le ‘’levée’’ de son drapeau
Dans un développement majeur, l'armée israélienne a annoncé aujourd'hui mardi qu'elle avait pris le contrôle total du côté palestinien du passage de Rafah, qui sépare la bande de Gaza des territoires égyptiens. Cette action fait suite à une opération militaire lancée hier. Des images circulant ont montré le drapeau israélien hissé du côté palestinien du passage, marquant ainsi une domination claire.
Selon les rapports, des véhicules militaires israéliens sont entrés pour la première fois depuis 2005 dans la région de Philadelphie, près de Rafah. Ces mouvements surviennent après que le Hamas ait accepté une proposition de cessez-le-feu prolongé dans son conflit avec Israël.
Des colonnes de fumée épaisse ont été signalées dans une zone proche du passage de Rafah, tandis qu'Israël intensifie ses campagnes de bombardements aujourd'hui même.
Des témoins ont rapporté que les bombardements ont eu lieu dans la région du projet proche du passage de Rafah, alors que des chars entraient dans le passage terrestre de Rafah, bloquant l'arrivée des secours et suspendant le mouvement des voyageurs.
Ces développements militaires rapides interviennent juste avant de nouvelles discussions prévues au Caire pour tenter de conclure un accord de cessez-le-feu. Les pourparlers impliqueront des représentants des États-Unis, du Qatar et de l'Égypte, ainsi que des délégations israéliennes et du Hamas.
L'armée israélienne a déclaré que l'opération vise à éliminer les combattants du Hamas et à démanteler l'infrastructure du mouvement palestinien dans des zones spécifiques à l'est de Rafah. "Nous avons actuellement des forces spéciales balayant le passage... Nous contrôlons la zone et les autres passages, et nous avons des forces spéciales balayant la zone", a déclaré l'armée israélienne. "Nous parlons seulement du côté de Gaza du passage de Rafah."
Des témoins ont confirmé que les opérations militaires se déroulaient dans une zone spécifique à l'est de Rafah, la grande majorité des habitants ayant été évacués de la zone d'opérations. L'armée israélienne a également confirmé que le passage de Kerem Shalom était fermé pour des raisons de sécurité et serait rouvert lorsque la situation le permettra.
Selon les médias israéliens, l'armée israélienne aurait tué 20 combattants et aurait découvert trois tunnels dans la zone qu'elle a prise en charge. Une voiture piégée qui se dirigeait vers un char a également été détruite. L'armée israélienne aurait également fermé le passage de Rafah et interdit son fonctionnement, tout en attaquant ce qu'elle a décrit comme des cibles appartenant au Hamas dans la ville de Rafah.
L'armée israélienne a déclaré dans un communiqué que ses forces avaient pris le contrôle opérationnel du côté palestinien du passage de Rafah, situé à la frontière avec l'Égypte, dans le sud de la bande de Gaza. "Les forces de la Brigade 401 ont pris le contrôle opérationnel du passage de Rafah du côté de Gaza... Les forces ont coupé le passage de Rafah de l'axe Salah al-Din", a déclaré l'armée. "Maintenant, les forces des véhicules blindés de la Brigade 401 contrôlent complètement le passage. En même temps, la brigade de Givati contrôle le passage et l'axe Salah al-Din de la série de Dahaniya."
Ces développements surviennent alors que des informations font état de l'entrée de véhicules blindés israéliens dans des zones à l'est de Rafah et de combats violents et d'échanges de tirs intenses à l'est de Rafah.
En outre, les médias égyptiens ont publié des images du passage de Rafah du côté égyptien, où des bruits de combats ont été entendus à l'intérieur de la bande de Gaza.
La prise de contrôle totale par Israël du côté palestinien du passage de Rafah marque un tournant majeur dans le conflit en cours et soulève de nouvelles questions sur l'avenir des négociations de cessez-le-feu en cours.
Dans le même temps, cette décision soulève des questions sur le rôle de l'Égypte dans la situation. Alors que l'Égypte a longtemps été un médiateur dans les derniers développements.
