Pénurie de carburant : la raffinerie TotalEnergies de Donges entre en grève
La raffinerie de Loire-Atlantique annonce ce mardi soir rejoindre le mouvement de grève qui touche plusieurs sites dans le pays.
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Un nouveau site rejoint ceux touchés par la grève. Jusque-là épargnée par le mouvement, la raffinerie TotalEnergies de Donges, près de Saint-Nazaire en Loire-Atlantique, entrera aussi en grève mercredi matin à 5 heures, annonce un délégué syndical CGT à l’AFP, confirmant une information de Presse Océan.
« Ce qui nous fait réagir : il y a deux points. D’abord le blocage complet de la part de Total dans les discussions et les revendications de nos collègues des autres établissements depuis maintenant près de trois semaines (...) Et d’autre part, les réquisitions qui viennent d’être effectuées par Elisabeth Borne au sein d’Exxon, qui sont une atteinte au droit de grève constitutionnel », a déclaré Fabien Privé Saint-Lanne, le secrétaire du syndicat CGT à la raffinerie de Donges, selon leparisien.
Les mesures de réquisition annoncées par le gouvernement pour débloquer les dépôts de carburants du groupe Esso-ExxonMobil et cela « met le feu aux poudres, clairement », a estimé Fabien Privé Saint-Lanne. La raffinerie de Donges, qui fait face à l’océan Atlantique, est l’une des cinq raffineries françaises du groupe TotalEnergies et compte quelque 650 salariés.
« Pas de camion, pas de bateaux »
L’appel à la grève, qui émane de la CGT et de FO, débutera mercredi à 5 heures, « jusqu’à une assemblée générale du personnel qui aura lieu jeudi à 13H30 pour discuter des modalités et de la suite à donner au mouvement », a-t-il détaillé. La grève va consister, selon lui, en une « coupure des expéditions, chargements, déchargements. Pas de camions, pas de bateaux, pas de pipe ».
« Il faut reprendre l’historique du site ces 24 derniers mois. On a été à l’arrêt pendant 18 mois pour motif économique. On a subi un PSE avec 52 suppressions d’emplois. On a eu des difficultés techniques dans le cadre du redémarrage », a énuméré le syndicaliste, pour expliquer que la grève ne se soit pas étendue plus tôt au site de Donges.
« On avait un collectif qui était quand même bien fatigué, donc on a préféré rester en retrait. On était en grève les 27, 28, 29 septembre. Mais on a préféré suspendre le mouvement », a-t-il ajouté.
Des réquisitions déjà prévues chez Esso-ExxonMobil
Plusieurs sites pétroliers sont déjà en grève, comme la raffinerie de Normandie, le dépôt de carburants de Flandres, près de Dunkerque et la « bio-raffinerie » de la Mède (Bouches-du-Rhône), qui ont reconduit le mouvement. S’y sont également joint des stations-service autoroutières du réseau Argedis, filiale de TotalEnergies.
Côté Esso-ExxonMobil, les deux raffineries de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) et Fos-sur-Mer, ont aussi reconduit le mouvement de grève, à l’appel de FO et la CGT, malgré la signature la veille d’un accord salarial par deux organisations majoritaires à l’échelle du groupe mais pas des raffineries, a précisé la CGT.
En réponse à la crise, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé mardi la réquisition des personnels pour le déblocage des dépôts de carburants du groupe Esso-Exxonmobil. Elle avait aussi menacé des réquisitions similaires pour le groupe Total : « Chez Total, les syndicats réformistes ont appelé à l’ouverture de négociations. La direction a répondu favorablement. J’espère que les autres syndicats représentatifs vont saisir cette main tendue, car le dialogue social est toujours plus fécond que le conflit. A défaut, le gouvernement agira, là encore, pour débloquer la situation », avait-elle déclaré.