Philippines : l'ancien président Rodrigo Duterte comparaît devant la CPI

L'ancien président philippin Rodrigo Duterte a été arrêté à Manille le 11 mars 2025, en exécution d'un mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité liés à sa « guerre contre la drogue ».
Transféré à La Haye, il a comparu par visioconférence devant les juges de la CPI le 14 mars 2025.
Durant son mandat présidentiel de 2016 à 2022, Duterte a lancé une campagne antidrogue controversée, entraînant des milliers d'exécutions extrajudiciaires. Les statistiques officielles font état de plus de 6 000 morts, tandis que des organisations de défense des droits humains estiment le bilan réel à plus de 30 000 victimes.
Lors de l'audience, Duterte, âgé de 79 ans, est apparu affaibli mais a confirmé son identité et pris connaissance des charges retenues contre lui. Son avocat a qualifié l'arrestation de « kidnapping », accusant le président actuel, Ferdinand Marcos Jr., et la CPI de manœuvres politiques. La CPI a fixé une audience préliminaire en septembre 2025 pour déterminer si le dossier ira en procès.
Cette arrestation marque une étape significative pour la justice internationale. Des figures philippines, telles que le prêtre Flaviano Villanueva, la pathologiste Raquel Fortun et le sénateur Leila de Lima, ont œuvré sans relâche pour dénoncer les abus du régime Duterte. Les familles des victimes et les militants des droits humains voient dans cette action un espoir renouvelé pour la justice aux Philippines.
L'arrestation de Duterte envoie un message fort aux dirigeants du monde entier : les violations des droits humains ne resteront pas impunies. Les Philippines, confrontées à leur passé récent, ont désormais l'opportunité de renforcer leur engagement envers la justice et les droits fondamentaux.