Allemagne: Le patron de Volkswagen critique la politique de Berlin vis-à-vis de la Chine
Le président du géant de l'automobile Volkswagen s'est dit «préoccupé» jeudi par la politique de fermeté du gouvernement allemand à l'égard de la Chine, peu propice à ses yeux au développement des échanges, dans une interview au Spiegel.
Le ministère allemand de l'Économie a décidé en mai de ne plus accorder de garanties pour les investissements de Volkswagen au Xinjiang, une province chinoise où Pékin est accusé de mener une répression contre la minorité musulmane.
Herbert Diess s'est dit «préoccupé par l'attitude générale du gouvernement allemand envers la Chine», a-t-il déclaré au Spiegel. Il faut «davantage de dialogue» avec Pékin, a-t-il ajouté, prévenant de possibles «impacts économiques» en termes de «croissance, de bien-être et d'emploi» en Allemagne en cas de rupture avec Pékin.
En particulier l'inflation «continuerait d'exploser» sans commerce avec l'empire du Milieu, a déclaré le PDG alors que les pays occidentaux subissent déjà la hausse des prix à la consommation provoquée par la pandémie de covid-19 et les tensions sur les énergies fossiles depuis la guerre en Ukraine. Volkswagen «devrait rester» au Xinjiang, où le constructeur automobile exploite une usine dans la capitale Urumqi avec son partenaire chinois SAIC, s'est dit convaincu Herbert Diess.
Le patron allemand assure qu'il n'y a pas de travail forcé dans cette usine, précisant qu'il a envoyé «beaucoup de managers (sur place) pour [s']assurer que tout allait bien.»
Le Xinjiang, longtemps frappé par des attentats attribués à des séparatistes et des islamistes ouïghours, fait l'objet depuis plusieurs années d'une répression menée au nom de l'antiterrorisme, selon le Figaro.