Présidentielle 2022: Ce qu'il faut retenir du débat de l'entre-deux-tours?
Le président-candidat et son adversaire, qui s’étaient déjà opposés au second tour de l’élection présidentielle 2017, se sont affronté ce mercredi soir.
Pouvoir d'achat, prix de l'énergie : le président-candidat attaque son adversaire
C'est la préoccupation première des Français. Alors qu'ils exposaient leurs mesures pour le pouvoir d'achat, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont opposés sur les salaires.
La candidate RN propose d'exonérer de cotisations patronales supplémentaires les employeurs qui rehausseraient le revenu de leurs salariés de 10%. «Vous n'administrez pas les salaires. (...) Je ne voudrais pas que nos compatriotes pensent que ce sera de manière sûre sur leur feuille de paie. (...) Je ne voudrais pas que celles et ceux qui nous écoutent pensent, qu'avec vous, leur salaire va augmenter de 10%», lui a rétorqué le chef de l'État sortant, rappelant que les hausses resteraient au bon vouloir des entreprises, et qu'elle se contenterait d'une «incitation».
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«Cela ne sera pas automatique», a-t-il ajouté. Silencieuse lors de l'échange, Marine Le Pen a ensuite précisé qu'elle maintiendrait en place, si elle était élue, le bouclier tarifaire érigé face à l'explosion des prix de l'énergie. Une annonce saluée par le président-candidat, qui a toutefois rappelé que la députée RN avait «voté contre» cette mesure à l'Assemblée nationale.
Guerre en Ukraine : «Vous dépendez du pouvoir russe», lance Macron à Le Pen
La guerre en Ukraine est devenue centrale dans la campagne. Au point qu'Emmanuel Macron a accusé sa concurrente de «dépendre du pouvoir russe» et «de Monsieur Poutine», en citant le prêt de 9 millions d'euros contracté en 2014 par le Front national (devenu Rassemblement national) auprès d'une banque russe, que le parti continue de rembourser.
«Vous parlez à votre banquier quand vous parlez de la Russie, c'est ça le problème Madame Le Pen», a-t-il ajouté. La candidate RN s'est défendue de toute collusion avec le pouvoir russe, affirmant soutenir une «Ukraine libre».
Elle a expliqué avoir été «obligée d'aller faire un prêt à l'étranger» face aux refus des banques françaises pour se financer. Avant de reprocher au président-candidat d'avoir enterré sa promesse de créer une «banque de la démocratie».
«Nous sommes un parti pauvre, mais ce n'est pas déshonorant», a-t-elle conclu.
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Macron accuse Le Pen de vouloir «faire sortir» la France de l'Union européenne
Les stigmates d'il y a cinq ans ont la vie dure. Même si Marine Le Pen assure qu'elle souhaite bâtir une «Europe des nations» et non plus quitter l'Union européenne, Emmanuel Macron a raillé : «Quand vous aviez évoqué l'Europe et l'euro en 2017, ça avait tourné autour du franc et de l'écu. On avait pas bien compris ce qu'il se passait».
Le président sortant a ensuite épinglé la proposition de la candidate RN sur la fin des travailleurs détachés, une mesure incompatible selon lui avec les traités européens.
«En disant “je choisis mes règles”... Soit les autres vous suivent, parce que l'Europe on est 27 autour de la table. Soit vous faites bande à part, et ce que vous décrivez ressemble à une bande à part», a-t-il asséné.
«C'est un projet qui ne dit pas son nom, mais qui consiste à faire sortir» la France de l'Union européenne, a-t-il prévenu.
«J'ai beaucoup plus d'ambition que vous», a répliqué Marine Le Pen, étrillant le concept de «souveraineté européenne» défendu par son adversaire, dans la mesure où il n'existe «pas de peuple européen».