Présidentielle 2022: L'affiche de Marine Le Pen revue et commentée

Placardées sur les murs depuis le début de la campagne présidentielle en France, les affiches des douze candidats à l'élection présidentielle n'arrêtent pas de susciter les reactions des citoyens, des experts en communication et des journalistes.

Interrogé par Al-Ain News, M. Bassam Tayara, enseignant chercheur, vous présente une analyse sur l'affiche de la candidate à la présidentielle, Marine Le Pen.

"Nous sommes devant le panneau numéro cinq qui représente Marine Le Pen, fille de Jean-Marie Le Pen. Il a cédé sa place à sa fille. C'était le Front national", rappelle M. Tayara, ajoutant qu'elle s'est présentée trois fois. Mais, elle a essayé de dédiaboliser l'image du Front national. Alors elle a changé le nom en Rassemblement national".

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"Premièrement, le mot rassemblement est beaucoup plus inclusif. Deuxièmement, elle s'éloigne du mot Front national lié à son père. En tout cas, ses relations avec son père ne sont pas excellentes" a-t- il expliqué, ajoutant que "Marine Le Pen a réussi à se dédiaboliser parce qu'elle n'a pas parlé de son programme. Tout ce qu'elle a parlé, c'est le pouvoir d'achat. Elle a parlé beaucoup des problèmes des Français économiques et sur la santé, mais elle n'a jamais parlé comme son père ni comme elle même pendant les deux premières élections".

Et d'ajouter que "les deux premières élections, elle parlait anti-arabe, anti-immigrés, anti-noir, etc. Cette année, elle a adouci son image même. On peut voir dans dans son portrait La femme d'état", souligne M. Tayara.

 "Donc Marine est présidente. Cette fois ci. Déjà, elle est presque garantie de passer au deuxième tour", ajoute le chercheur. 

"Mais elle risque de bousculer le président sortant, Emmanuel Macron. Elle veut être présidente et chaque fois, elle passe à la télévision ou bien dans les meetings, elle dit: Je suis prête à gouverner la France", enchaîne-t-il.

Selon M. Tayara "Le Pen n'a pas été extrémiste lors de cette campagne (...), puisqu'il y a quelqu'un de plus extrémiste qu'elle qui l'a aidée beaucoup (en allusion a Zemmour NDLR).

 En général, les gens des Républicains, le parti gaulliste qui avait peur parce que c'était un interdit, de voter pour Marine Le Pen. Maintenant, quand ils ont vu qu'il y avait plus extrémiste, ils n'hésitent plus à voter pour Marine Le Pen. Ils n'hésiteront pas. Je parle dans le conditionnel. 

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Maintenant. Elle traverse la société en perpendiculaire".

Elle a les couches populaires. Elle a des couches moyennes. Elle a les ouvriers qui ont traversé, comme on dit, le fer à cheval.

" En sociologie, c'est entre l'extrême droite et l'extrême gauche. Ils sont passés du Parti communiste vers le Front national. "Ce sont les ouvriers, comme on a dit intégrés. Et puis il y a les petits fonctionnaires. Et puis, il faut le dire, elle a les habitants des banlieues qui n'arrivent pas à intégrer le fait que ces immigrés de deuxième, troisième et quatrième générations sont devenus des Français. Même si ils ont un aspect un peu plus ou moins changeant", détaille le même Enseignant chercheur.

 "Ils n'ont pas les yeux bleus, n'ont pas les cheveux blonds, mais ce sont des Français à100 % , c'est comme platini et comme Sarkozy qui sont des descendants d'émigrés mais qui se sont intégrés", a-t-il soutenu. 

" Donc il y a dans les banlieues, il y a un problème des banlieues, mais le problème des banlieues ne revient pas aux Arabes qui habitent les banlieues, explique M. Tayara qui a affirmé que le problème des banlieues, c'est parce que la France n'avait plus les capacités économiques de faire actionner son ascenseur social qui a permis à beaucoup de monter. 

Donc, poursuit-il les Italiens, quand ils sont arrivés, ils sont montés, les Polonais sont arrivés, sont montés, mais malheureusement la moitié des arabes, parce qu'il y a beaucoup d'Arabes qui sont intégrés, il y a beaucoup de préfets arabes d'origine arabe, rappelle le chercheur.

Selon le même enseignant, la moitié de la police sont des arabes. Il y a beaucoup dans l'armée française qui sont d'origine arabe. 

"Je suis opposé à cette idée qui dit que les Arabes ne votent pas pour le Front national, il y a la moitié des Français d'origine arabe qui sont 100 % intégrés. Donc ils votent suivant leurs intérêts", insiste M. Tayara.

S'il y a de nouveaux émigrés dans leur immeuble, ils vont voter pour Marine Le Pen. Ça, on le cache parce qu'on veut. On ne peut pas dire qu'il y a la moitié des Arabes qui sont déjà intégrés", ajoute le chercheur.

Pour rappel, la campagne électorale de la présidentielle française du 10 avril avait été lancée lundi dernier. Douze candidats sont en lice pour cette élection dans une course en tete desquels Macron, Le Pen, candidate du "Rassemblement national", outre La candidate républicaine de droite Valérie Pecres, la candidate du Parti socialiste Anne Hidalgo, et le candidat "La France Fière" Jean-Luc Melenchon.

 Les observateurs pensent que la guerre d'Ukraine a renforcé les chances de de Macron d'après les sondages d'opinion.

 Selon un récent sondage réalisé par Elabe, Macron a obtenu 28 % d'intentions de vote (+0,5 point) au premier tour qu'il mènera, même si l'écart avec Le Pen se réduira de sept points au second tour, pour amener le candidat à 47,5% des voix.