Présidentielle au Sénégal : L'Assemblée nationale lance une commission d'enquête sur le processus électoral
L'Assemblée nationale du Sénégal a voté en faveur de la création d'une commission d'enquête sur le processus électoral, suite à une résolution proposée par le Parti démocratique sénégalais (PDS) et soutenue par 120 voix contre 24.
Cette décision ouvre la voie à une investigation sur des allégations de corruption impliquant deux juges du Conseil constitutionnel et Amadou Ba, Premier ministre et candidat de la majorité à l'élection présidentielle.
Le vote, qui a eu lieu après de vifs débats et même des altercations entre les députés, a été largement soutenu par les membres du PDS et de la majorité présidentielle. Les partis d'opposition comme Pastef et le PUR ont voté contre la résolution.
Initialement conçue pour enquêter sur l'éviction de Karim Meïssa Wade de la liste des candidats à la présidentielle, la commission sera chargée de faire la lumière sur les contestations entourant le processus électoral. Cependant, certains membres du Parlement craignent que cette commission ne soit utilisée comme un moyen de reporter l'élection présidentielle prévue pour le 25 février.
Malgré les efforts de la majorité pour justifier la nécessité de cette commission au nom de la démocratie et de la transparence, certains parlementaires de l'opposition soulignent que plusieurs résolutions similaires déposées précédemment n'ont jamais été examinées par l'Assemblée nationale. Ces résolutions portaient notamment sur des questions de corruption et de détournement de fonds, mettant en lumière un possible double standard dans le traitement des enquêtes parlementaires.
L'issue de cette commission d'enquête reste incertaine, mais elle soulève des questions sur l'intégrité du processus électoral au Sénégal et sur la manière dont les institutions politiques du pays répondent aux préoccupations des citoyens en matière de gouvernance et de transparence.