Procès des viols de Mazan : La fille de Dominique Pelicot qualifie son père de 'l'un des plus grands criminels sexuels
Dominique Pelicot est jugé depuis lundi devant la cour criminelle du Vaucluse, pour avoir drogué et violé sa femme Gisèle.
À ses côtés, 50 accusés jugés, eux aussi, pour avoir abusé d'elle alors qu'elle était inconsciente, rapporte TF1.
Le vendredi matin, la fille du couple a été entendue.
51 hommes jugés pour le viol d'une femme droguée par son mari : le procès de la soumission chimique.
Elle avait déjà livré son témoignage il y a deux ans dans un livre intitulé Et j'ai cessé de t'appeler Papa.
Ce vendredi, c'est devant la cour criminelle du Vaucluse que la fille de Dominique Pelicot, jugé à Avignon pour avoir drogué sa femme, Gisèle Pelicot, et l'avoir fait violer par des dizaines d'inconnus recrutés sur Internet, a raconté la descente aux enfers qu'elle et ses proches ont vécu en apprenant les faits qui étaient reprochés à son paternel.
Mon père est "sans doute l'un des plus grands criminels sexuels des 20 dernières années", a-t-elle affirmé vendredi. "Comment on fait pour se reconstruire quand on sait ça", a demandé Caroline Darian, 45 ans, qui se présente désormais publiquement sous son nom de plume afin de protéger son couple et son enfant.
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"On ne sait pas du tout jusqu'où on va descendre"
Entendue vendredi matin pendant une vingtaine de minutes par la cour criminelle de Vaucluse, où sont jugés depuis lundi et pour quatre mois son père et 50 autres hommes, âgés de 26 à 74 ans, la fille du principal accusé est revenue sur ce jour où elle a tout appris.
"Ce 2 novembre 2020, à 20h35, ma vie a littéralement basculé", a-t-elle expliqué, racontant ce moment où sa mère, après avoir, elle aussi, tout appris des policiers de Carpentras (Vaucluse), l'a appelée pour l'informer.
"Ma maman me dit, 'j'ai passé une bonne partie de la journée au commissariat, ton père me droguait pour me violer avec des inconnus. J'ai dû voir des photos'", déroule-t-elle. "C'est ce qu'on appelle un point de bascule, ce glissement où l'on ne sait pas du tout jusqu'où on va descendre", explique-t-elle, touchée, retenant difficilement ses sanglots : "J'appelle mes frères, on est démunis, on pleure, on ne comprend pas ce qui nous arrive. On a mal, une douleur que je ne souhaite à personne".
Le lendemain, 3 novembre 2020, les trois enfants se retrouvent à Carpentras, devant les policiers. "Je reverrai toujours David, blanc, stoïque, et mon petit frère Florian s'affaisser", décrit-elle, revenant sur ce moment où un policier estime à "entre 30 et 50" le nombre d'agresseurs de sa mère.
"Je découvre que mon père m'a photographiée, dénudée"
Au terme de l'enquête, 72 hommes ont finalement été recensés comme ayant abusé de Gisèle Pelicot, entre juillet 2011 et octobre 2020, dont 50 seulement ont été identifiés et sont jugés à Avignon.
Ce même 3 novembre 2020, les policiers lui montrent deux photos d'une femme nue, apparemment endormie : "On voit ses fesses en gros plan, cette femme dort en position fœtale, je ne la reconnais pas", explique Caroline Darian. Il s'agit pourtant bien d'elle, lui explique l'enquêteur : "Mais madame, c'est bien vous qui avez une tache sur la joue droite".