Qui est Joseph Aoun, le 14ᵉ président du Liban?
Après deux longues années de vacance présidentielle, le Liban a enfin élu son 14ᵉ président, le général Joseph Aoun, commandant en chef de l’armée libanaise depuis 2017.
Cette élection met fin à un blocage politique prolongé et pourrait représenter une lueur d’espoir pour un pays qui cherche désespérément à retrouver la stabilité.
Le parcours de Joseph Aoun est marqué par de nombreuses épreuves, tant sur le plan militaire que politique.
Né le 10 janvier 1964 à Sin el-Fil, dans la région du Metn, le général Aoun a grandi dans un Liban dévasté par des conflits internes et externes. Après des études en sciences politiques et en sciences militaires, il entre dans l’armée en 1983 en tant qu’élève-officier.
Sa carrière l’amène à gravir les échelons et à suivre diverses formations à l’étranger, dont plusieurs aux États-Unis, notamment dans le domaine du contre-terrorisme.
En 2015, Joseph Aoun est nommé commandant de la 9ᵉ brigade, déployée au sud du Liban. Il est ensuite affecté à la gestion de la frontière est, où il fait face à la menace de l'État islamique. Sa carrière prend un tournant majeur en 2017, lorsqu'il est promu commandant en chef de l’armée libanaise.
À ce poste, il devient le garant de la stabilité de l’armée, une institution centrale dans un pays où l’état de droit est souvent mis à mal.
Sous sa direction, l’armée libanaise a lancé une série d’opérations réussies, notamment la célèbre opération *Fajer el-Jouroud* en 2017, qui a permis de chasser les combattants de l'État islamique des montagnes du Liban.
En dépit de nombreuses crises internes, le général Aoun a maintenu l’unité de l’armée et renforcé sa crédibilité auprès de la population libanaise. Il a également mené une campagne contre la corruption au sein de l’armée, ce qui a permis de préserver l’une des rares institutions fonctionnelles du pays.
Le général Aoun a également su gérer des moments de grande tension, comme lors des révoltes d’octobre 2019. En adoptant une posture de neutralité, il a évité de polariser davantage la situation, ce qui a permis à l’armée de préserver sa cohésion face à la colère populaire contre les élites politiques.
Lors de la tragédie de l’explosion du port de Beyrouth en août 2020, l’armée a été perçue comme l’une des institutions les plus fiables et les moins corrompues du pays. Joseph Aoun a supervisé la distribution de l’aide humanitaire, un geste qui a renforcé la confiance du peuple libanais et de la communauté internationale envers l’armée.