Qui succédera à Yahya Sinwar à la tête du Hamas ?
La mort de Yahya Sinwar, leader charismatique du Hamas et architecte de l’attaque du 7 octobre 2023, a ouvert une lutte pour sa succession à la tête du mouvement.
Plusieurs figures influentes sont en lice, chacune ayant des atouts spécifiques et des expériences distinctes qui pourraient façonner l’avenir de l’organisation.
Mohammed Sinwar, frère du défunt Yahya, est l’un des prétendants les plus sérieux. Comme Yahya, il appartient à la faction « radicale » du Hamas, prônant une ligne dure dans le conflit avec Israël. Mohammed Sinwar a également joué un rôle clé dans la gestion du réseau des tunnels du Hamas, un élément crucial de la stratégie militaire de l'organisation. Son implication dans d'importants échanges de prisonniers, une stratégie centrale du Hamas pour libérer ses membres, pourrait renforcer sa candidature au leadership.
Khaled Mechaal, ancien président du bureau politique du Hamas, reste un acteur influent malgré son éloignement géographique du centre du pouvoir à Gaza. Dirigeant l’organisation depuis l’extérieur pendant plusieurs années, Mechaal incarne la voix du Hamas sur la scène internationale, et son retour pourrait signaler une tentative de repositionner le mouvement dans un cadre diplomatique, tout en maintenant ses principes.
Zaher Jabareen, élu en 2021 comme adjoint du président du Hamas en Cisjordanie, est un autre candidat potentiel. Leader militaire influent, il a été impliqué dans l’accord d’échange de prisonniers de 2011, qui a vu la libération de plus de 1 000 prisonniers palestiniens en échange du soldat israélien Gilad Shalit. Ce rôle pourrait lui valoir des soutiens au sein des ailes militaires du Hamas.
Khalil al-Hayya, qui était l'adjoint de Yahya Sinwar, pourrait bénéficier de la continuité. Il est un membre respecté de la direction du Hamas et son nom est souvent mentionné pour reprendre les rênes. Al-Hayya pourrait apporter une stabilité interne au mouvement après la mort de Sinwar, tout en poursuivant la stratégie militaire actuelle.
Moussa Abou Marzouk, premier chef du bureau politique du Hamas, est un autre candidat sérieux. Sa longue expérience au sein de l’organisation et son influence à l’international font de lui une figure clé dans les négociations diplomatiques et politiques du Hamas. Abou Marzouk, qui participe activement aux réunions importantes du mouvement, pourrait être vu comme un leader capable de renforcer les alliances extérieures du Hamas tout en restant fidèle à ses principes.
La succession de Yahya Sinwar marquera sans doute une nouvelle phase pour le Hamas, tant au niveau militaire que politique. La personne qui le remplacera devra naviguer dans un environnement régional de plus en plus instable, tout en consolidant l’unité du mouvement face aux pressions internes et externes.
