Quincy Jones, un monument de la musique s’éteint : les artistes africains saluent l’héritage du “grand baobab”
« Notre père, ami, mentor, maestro vient de nous quitter… Une dure journée. » C’est par ces mots que le bassiste camerounais Richard Bona rend hommage à Quincy Jones, légendaire musicien, arrangeur et producteur américain, décédé à l’âge de 91 ans.
Depuis l’annonce de sa disparition, les hommages affluent, témoignage de l’impact monumental de cet homme sur l’histoire de la musique contemporaine et de ses liens profonds avec le continent africain.
Quincy Jones avait un don unique : il transformait en or tout ce qu’il touchait. En tant que musicien, arrangeur et producteur, il a marqué des générations. Son influence s’étend jusque dans l’iconique titre de Michael Jackson, « Wanna Be Startin’ Somethin’ », qui reprend sans autorisation un riff de « Soul Makossa » de Manu Dibango.
Cette affaire s’est conclue par un accord financier, comme le rappelle Guillaume Thibault de RFI. Peu d’artistes peuvent se targuer de ne pas revendiquer l’héritage de Quincy Jones. Cheick Tidiane Seck, claviériste malien, a exprimé son admiration en déclarant : « Aucun mot pour définir Quincy Jones, ce grand baobab de la musique universelle. Je prie pour le repos éternel de son âme. »
En 1985, le monde entier découvrait « We Are The World », hymne humanitaire produit par Quincy Jones, destiné à lutter contre la famine en Éthiopie. Cette œuvre symbolise son engagement envers les causes mondiales.
En 2017, lors d’une rencontre avec Kendrick Lamar, Quincy Jones évoquait les origines africaines du hip-hop, citant les Imbongis sud-africains, poètes-griots qui relatent la vie quotidienne. La chanteuse béninoise Angélique Kidjo a partagé une photo où elle danse avec lui, accompagnée de ces mots : « Tu as été l’un des premiers musiciens à montrer la beauté de la vraie musique africaine. »
En 2010, cherchant à mieux comprendre ses racines, Quincy Jones a réalisé un test génétique confirmant son ascendance africaine, plus précisément, son appartenance aux Tikars du centre du Cameroun.
Quincy Jones restera dans les mémoires comme un pilier de la musique mondiale, un pont entre les cultures, et un artiste qui a su magnifier l’essence de la musique africaine dans la sphère internationale.