Une victoire écrasante du Rassemblement National

Jordan Bardella a triomphé aux élections européennes du 9 juin, obtenant plus de 32% des suffrages. Cette victoire significative a incité Emmanuel Macron, dont le parti Renaissance a subi une défaite marquante, à annoncer la dissolution de l'Assemblée nationale. Les Français voteront donc à nouveau dans trois semaines pour élire de nouveaux députés lors de législatives anticipées.

La domination nationale du RN

Jordan Bardella a remporté la majorité des voix dans plus de 32 000 communes françaises. Comme le montre la première carte, il s'est imposé non seulement dans les bastions traditionnels de l'extrême droite, tels que les Hauts-de-France, le Grand Est et le Sud, mais aussi dans des régions généralement plus réticentes aux idées du Rassemblement National, comme la Bretagne. Toutefois, les grandes villes ont résisté à cette vague bleu marine : à Paris, Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) est arrivé en tête, tandis que Manon Aubry (LFI) a dominé à Strasbourg.

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Une progression notable en cinq ans

Le Rassemblement National a consolidé sa position en France. Par rapport aux élections européennes de 2019, où Jordan Bardella était déjà tête de liste, le parti a gagné près de 10 points. La deuxième carte illustre cette progression : les communes où le RN a dépassé les 40% des suffrages sont marquées d'une teinte bleu marine intense, témoignant de l'enracinement croissant du parti en cinq ans.

La chute de Renaissance

En revanche, pour le parti d'Emmanuel Macron, c'est un véritable revers. Malgré l'engagement personnel de Macron et de Gabriel Attal dans la campagne, leur candidate Valérie Hayer n'a obtenu qu'un score moitié moindre de celui de Jordan Bardella, arrivant en deuxième position. Comparé aux 22,42% des suffrages obtenus en 2019 par Nathalie Loiseau, Renaissance n'a même pas atteint 15% cette fois-ci. La troisième carte montre ce déclin : les zones où le parti a dépassé les 20% des suffrages en 2019 se sont considérablement réduites en 2024.

L'ascension de l'extrême droite en Europe

Malgré la victoire écrasante du RN en France, Jordan Bardella et ses 29 élus ne verront pas nécessairement leur influence augmenter au Parlement européen. Bien que l'extrême droite ait remporté des succès dans d'autres pays, comme le FPÖ en Autriche et l'AfD en Allemagne, elle reste divisée. La quatrième carte montre que le groupe Identité et démocratie (ID), auquel appartiennent les élus du RN, n'est pas majoritaire. D'autres partis d'extrême droite se regroupent au sein des Conservateurs et réformistes européens (ECR), incluant Reconquête.

Le paysage politique européen

L'hémicycle du Parlement européen reste dominé par le Parti populaire européen (PPE), groupe de droite comprenant les Républicains français, avec 184 sièges projetés. Ils sont suivis par les sociaux-démocrates (S&D), dont fait partie Raphaël Glucksmann, avec 139 élus, et Renew, l'équivalent européen de Renaissance, avec 80 eurodéputés. Le groupe du RN, avec 58 membres, est actuellement le cinquième plus important du Parlement européen.