Révolution Monétaire en Afrique : Le Mali, le Niger et le Burkina Faso défient le Franc CFA avec la naissance du Sahel
Dans une initiative historique, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont décidé de rompre avec le Franc CFA en faveur d'une nouvelle monnaie régionale appelée "le Sahel".
Cette décision, ancrée dans la charte du Liptako-Gourma signée mi-septembre, va au-delà de la coopération sécuritaire, incluant la mise en place d'une banque d'investissement et la réalisation de projets économiques communs.
La création du Sahel représente une étape cruciale vers la souveraineté économique pour ces pays, qui ont longtemps considéré le Franc CFA comme une entrave à leur indépendance. Les gouvernements du Mali et du Niger ont même annoncé leur intention de résilier leurs accords fiscaux avec la France dans les trois prochains mois, dénonçant l'attitude persistante et hostile de la France, ainsi que les déséquilibres financiers résultant de ces accords.
Au-delà de la question monétaire, la coalition envisage la création d'une Confédération, voire d'une fédération à trois, pour renforcer leur souveraineté économique. Soutenus par la Russie, la Chine et l'Inde, ces pays entendent exploiter leurs propres ressources naturelles, mettant fin aux liens économiques coloniaux.
La nouvelle monnaie, le Sahel, incarne l'engagement des trois pays à se libérer du Franc CFA. Évaluée à 1,52€ lors de son lancement par rapport au Franc CFA, cette modernisation symbolise la lutte de l'Afrique pour l'indépendance économique. Le soutien de puissances mondiales renforce la crédibilité du Sahel en tant que monnaie stable.
La transformation ne se limite pas à la sphère monétaire. En quittant la Banque des règlements internationaux (BRI), la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), qui gérait le Franc CFA, permet aux pays de la coalition Liptako-Gourma de traiter directement avec des partenaires internationaux, potentiellement remettant en question la dynamique économique de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Le Togo a déjà exprimé son intention de rejoindre la coalition Liptako-Gourma, tandis que d'autres pays pourraient suivre. La dénomination du Sahel en référence à la région élargit son attrait, renforçant son influence et son potentiel économique. En définitive, le Sahel représente bien plus qu'un simple changement de devise, il incarne la lutte de l'Afrique pour l'indépendance économique, incarnée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger.